Tous les articles par cinemolette

Animal Totem

Vendredi 9 janvier 2026 – 20h30

Comédie française de Benoît Delépine avec Samir Guesmi, Olivier Rabourdin, Solène Rigot

Durée : 1h29

De l’aéroport de Beauvais à La Défense, accompagné de sa valise à roulettes, Darius traverse à pied campagnes et banlieues pour mener à bien, et sans empreinte carbone, une mystérieuse mission.

L’incroyable femme des neiges

Dimanche 21 décembre 2025 – 15h

Comédie dramatique française de Sébastien Betbeder avec Blanche Gardin, Philippe Katerine, Bastien Bouillon

Durée : 1h42

Coline Morel, intrépide exploratrice du Pôle Nord, voit sa vie partir à la dérive. Après des années passées à traquer ce yéti auquel elle est la seule à croire, elle se fait licencier et son compagnon la quitte. En pleine débâcle, Coline n’a d’autre choix que de rentrer dans son village natal. Elle y retrouve ses deux frères, Basile et Lolo, ainsi que son amour de jeunesse. Des montagnes du Jura jusqu’à l’immensité des terres immuables du Groenland, une nouvelle aventure commence alors pour « l’incroyable femme des neiges ».

Le secret des mésanges

Dimanche 21 décembre 2025 – 11h

Film d’animation français d’Antoine Lanciaux

Durée : 1h17 – à partir de 6 ans

Lorsque Lucie, 9 ans, arrive à Bectoile pour les vacances, elle n’a aucune idée des aventures qui l’attendent ! Sa mère Caro y mène des fouilles archéologiques avec son collègue Pierrot. Cette dernière a grandi dans ce même village qui est aussi le théâtre d’un secret de famille que Lucie s’apprête à découvrir. Guidée par un couple de mésanges et avec l’aide de son nouvel ami Yann, Lucie est bien décidée à se plonger dans son histoire familiale. Des sous-sols d’un château en ruine à une vieille caravane oubliée à l’orée des bois, cette aventure les mènera de surprises insolites en fabuleuses découvertes !

Dossier 137

Vendredi 19 décembre 2025 – 20h30

Film policier français de Dominik Moll avec Léa Drucker, Guslagie Malanda, Mathilde Roehrich

Durée : 1h55

Le dossier 137 est en apparence une affaire de plus pour Stéphanie, enquêtrice à l’IGPN, la police des polices. Une manifestation tendue, un jeune homme blessé par un tir de LBD, des circonstances à éclaircir pour établir une responsabilité… Mais un élément inattendu va troubler Stéphanie, pour qui le dossier 137 devient autre chose qu’un simple numéro.

Les cavaliers des terres sauvages

Mardi 16 décembre 2025 – 20h30

Documentaire argentin de Michael Dweck et Gregory Kershaw avec Guada Gonza, Tati Gonza, Jony Avalos

Durée : 1h24 – en VO

Au cœur des montagnes argentines, vit une petite communauté de gauchos, des familles de cavaliers profondément attachées à la nature et perpétuant leurs traditions. Tandis que les anciennes générations partagent leur sagesse, leurs rites et culture, leur descendance tente de préserver leur identité dans un monde en pleine mutation. Une jeunesse notamment incarnée par Guadalupe, jeune femme qui n’a cure des risques encourus à cheval, pourvu qu’elle puisse s’imposer dans le monde, très masculin, des gauchos…

Un bijou aux images magnifiques et sensibles en noir et blanc, qui nous invite à réfléchir sur la manière dont les valeurs du passé peuvent être valorisées sans pour autant refuser les apports utiles du progrès, et à nous interroger ainsi sur les enjeux sociaux et environnementaux du XXIe siècle. Paroles des réalisateurs – extraits : « L’idée de liberté est au cœur de la mythologie du gaucho, elle ressemble à celle du cow-boy nord-américain, mais l’histoire de l’Ouest américain est souvent marquée par la domination et la conquête. Ce que nous avons ressenti en côtoyant les communautés de gauchos, c’est plutôt une harmonie avec la terre et une fusion des cultures européennes et indigènes. La mythologie du gaucho est omniprésente en Amérique du Sud, notamment en Argentine. Pour beaucoup, le gaucho symbolise l’existence en dehors des limites de la société moderne, apportant avec lui liberté et pouvoir face à l’inconnu. » « Bien que nous n’ayons pas l’intention de faire des films sur le changement climatique, notre intérêt pour les communautés qui évoluent dans un milieu naturel fait que la question s’invite souvent dans l’histoire. Il y a très peu d’eau dans certaines parties de cette région, il pleut rarement, et la situation ne fait qu’empirer avec le changement climatique. » « Malgré les défis auxquels ces communautés sont confrontées, nous avons découvert une immense joie ici. Des vies d’une richesse et d’une plénitude rares dans le monde d’aujourd’hui. » NB : Les réalisateurs se sont engagés à verser une partie des bénéfices du film à la communauté des gauchos.

Six jours ce printemps-là

Vendredi 5 décembre 2025 – 20h30

Film france-belgo-luxembourgeois de Joachim Lafosse avec Eye Haïdara, Jules Waringo, Leonis Pinero Müller

Durée : 1h32

Sana, mère célibataire cumule deux emplois et des tonnes de fatigue pour élever ses jumeaux d’une dizaine d’années. Lorsque l’opportunité d’offrir à ses fils des vacances de printemps tombe à l’eau, elle décide avec eux de partir tout de même, et de séjourner dans la belle villa, résidence secondaire luxueuse, de son ex-belle famille, sur la Côte d’Azur. En cachette. L’alarme qui résonne quand ils entrent dans la maison ne sera que le premier coup de semonce d’une semaine placée sous tension. Six jours de soleil qui marqueront la fin de l’insouciance.

Sur ce fil du rasoir, Eye Haïdara marche droite. C’est un cinéma de petits riens, de gestes évités, de regards détournés, dont la mise en scène et la comédienne trouvent la juste mesure. Cette trame volontairement ténue laisse la place aux interrogations, les assignations de classe, l’illusoire mobilité sociale et le déclassement, le droit universel à la beauté… Un film bref, à la fois radieux et mélancolique, ponctué de chuchotis prudents et de dîners à la bougie, faute d’électricité pour ne pas alerter les voisins. Centré sur la mère déclassée, dont la caméra scrute la lassitude, les inquiétudes, la joie retrouvée le temps d’une fête ou quand miroite un nouvel amour… Six Jours, ce printemps-là se déroule en mode mineur, sans guère de heurts — si ce n’est qu’un sale type parlerait à Sana sur un autre ton si elle était blanche. In fine, la violence de classe saute aux yeux, et prend à la gorge quand les choses rentrent dans l’ordre bourgeois, chacun sa place, lors d’une scène d’humiliation glaçante. Reste que la mère veille et que la conclusion, splendide, lui doit absolument son goût de revanche.

Hors service

Mardi 25 novembre 2025 – 20h30

Documentaire français de Jean Boiron-Lajous

Durée : 1h26

Six démissionnaires de la fonction publique sont réunis dans un hôpital abandonné. En investissant les lieux, les ancien·ne·s juge, policier, anesthésiste-réanimatrice, enseignante et facteur échangent sur la souffrance au travail et le conflit éthique qu’ils ont vécu suite au démantèlement du service public.

Ce documentaire dresse l’état des lieux de la mise en concurrence des services publics. En d’autres mots, de leur casse progressive et inéluctable, le profit passant avant l’humain. On le savait déjà, mais le dispositif de mise en scène engendre une intimité rare. Hors-service n’est pas seulement un constat amer, c’est une plongée sensible dans les failles d’un système qui s’érode sous nos yeux. Dans les murs lézardés d’un hôpital déserté, ces voix autrefois dévouées à l’intérêt général font résonner une vérité universelle : derrière les réformes comptables et la logique managériale, ce sont des vies humaines, des vocations brisées, des idéaux bafoués. Le film rappelle que le service public n’est pas une machine froide mais un pacte social, fragile et vital, entre une société et celles et ceux qui la servent. En recueillant la parole de ces démissionnaires, le documentaire esquisse une utopie lucide : celle d’un avenir où l’on réapprendrait à mettre l’humain, la solidarité et la dignité au cœur de nos institutions.

Put your soul on your hand and walk (VO)

Dimanche 23 novembre 2025 – 15h

Cette séance s’inscrit dans le Festival du cinéma solidaire du Pilat. Film suivi d’un échange et accompagné d’un stand de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), en présence aussi de membres de BDS (Boycott Désinvestissement et Sanctions) St-Etienne et de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix).

Documentaire de Sepideh Farsi avec Fatma Hassona (France, Palestine, Iran)

Durée : 1h50 – en VOST

« Put your soul on your hand and walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai trouvé Fatem Hassona, présentée à moi par un ami palestinien. Depuis, elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangé, sont devenu le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens. »

À l’image, sur l’écran filmé d’un téléphone, un visage. Celui de Fatem, photographe habitante de Gaza, avec qui la réalisatrice initie un dialogue puis une véritable relation d’amitié par visio interposée. La communication est fragile ; suspendus aux aléas du réseau et des bombardements israéliens, on redoute à chaque appel qu’il ne soit le dernier.  À travers le son des projectiles qui habitent le hors-champ, les ruines et les décombres qui peuplent les photographies de Fatem, l’horreur de la guerre s’impose. Ce visage, on le voit changer, se creuser sous l’inquiétude, la fatigue ou le désarroi. Pourtant, on en garde avant tout la lumière, celle que la générosité de cette femme nous donne par son sourire, laissant primer la joie momentanée du partage, de l’échange et de l’évasion qu’ils procurent, sur la destruction qui l’entoure. À Sepideh, cinéaste iranienne en tournée à travers le monde, condamnée à ne jamais revoir Téhéran, Fatem, enfermée entre quelques pans de murs, confie ses photographies, ses poèmes et ses chansons, pour témoigner des souffrances et de la force de son peuple. Car elle aussi résiste en créant et oppose à l’ordre tragique du monde l’imagination poétique. Le cinéma advient ici de la rencontre entre deux femmes, qui, surmontant les frontières qui les séparent, construisent un monde nouveau : celui d’une sororité qui se loge dans l’image pour célébrer la beauté du lien et de l’attention à l’autre. Ainsi, les mots, les images, parfois le rire de Fatem, nous parviennent, parole rare, frêle miracle étincelant d’humanité et de courage.

Nos jours sauvages

Vendredi 21 novembre 2025 – 20h30

Film grec de Vasilis Kekatos avec Daphne Patakia, Nikolakis Zeginoglou, Stavros Tsoumanis

Durée : 1h44 – en VO – Tout public avec avertissement

En rupture avec sa famille, Chloé, 20 ans, est recueillie par un groupe de jeunes itinérants. « Ne pas vieillir, jamais », telle est l’ambition de cette escouade de vingtenaires, mi-fêtards, mi-militants anticapitalistes, qui sillonnent la Grèce d’après la crise à bord d’un fourgon-laverie pour s’occuper gratuitement du linge des villageois dans la mouise. La bonne action diurne en dissimule une autre, nocturne, tout aussi généreuse, mais beaucoup moins légale. À leur contact, Chloé expérimente une nouvelle vie, plus libre, plus intense, où tout peut s’arrêter demain.

Le naufrage du capitalisme, les Grecs l’ont connu en rebond de la crise financière de 2008, entraînant une faillite et une paupérisation sans équivalent en Europe, une chute spectaculaire des revenus, un profond désenchantement et une révolte de la jeunesse. Dix-sept ans plus tard, alors que les plaies sont loin d’être refermées et que la situation peine à s’améliorer, c’est justement de cette jeunesse grecque que « Nos jours sauvages » brosse le portrait. Voilà un beau film politique, ancré dans son époque, qui saisit avec originalité et un relatif optimisme cette génération, souvent présentée en perte de repères idéologiques. La forme du road movie sied bien à ces Robins des bois qui se voient comme « des fantômes errant dans les villes désertes ». Face à une société minée par un état en faillite et par le patriarcat, des jeunes font leur part, résistent à leur manière. Tout en délicatesse impressionniste, le film réussit à décrire une jeunesse désabusée mais pas désespérée, dont la révolte, intacte, a subtilement mué, rehaussée d’amour pour son prochain (pourvu qu’il le rende bien), de collectivisation réinventée et d’entraide. « Nos jours sauvages » transpire la liberté et l’énergie de la jeunesse, et explose les cadres avec une rare et généreuse sensualité.

Un simple accident

Vendredi 7 novembre 2025 – 20h30

Film franco-luxo-iranie de Jafar Panahi avec Vahid Mobasseri, Maryam Afshari, Ebrahim Azizi

Durée : 1h44 – en VOST

Iran, de nos jours. Un homme croise par hasard celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.

Tourné clandestinement près de Téhéran, au nez et à la barbe des censeurs, typique du cinéma « embarqué » de Jafar Panahi, l’éternel opposant qui sait comme personne enfermer les tensions d’une société dans le huis clos d’un véhicule en mouvement, le film roule à tombeau ouvert sur les routes d’un pays écorché… C’est un thriller d’une efficacité imparable, un formidable portrait choral, ainsi qu’une charge à la fois brutale et burlesque contre le pouvoir. Une réussite totale, totalement emballante, qui mérite instantanément tous les enthousiasmes, toutes les palmes, tous les tubas, toutes les récompenses possibles – et par-dessus tout la ferveur du public le plus large. Ce « simple accident » prouve, une fois de plus, à quel point Jafar Panahi est un cinéaste politique essentiel. Ce film a obtenu la Palme d’or au 78e Festival de Cannes.

Axomama, une histoire de pomme de terre

Dimanche 26 octobre 2025 – 16h

Film suivi d’un échange avec le réalisateur et d’une dégustation de diverses tartes ou autres recettes à la pomme de terre !

Documentaire français de Jean-Louis Gonterre

Durée : 1h17

Invité officiellement à Ténérife pour la célébration des 500 ans de l’arrivée de la pomme de terre en Europe, ce documentaire offre à la fois une lecture historique et un regard scientifique sur ce tubercule. Il rend hommage aux femmes et aux hommes qui, pendant des siècles, ont pris soin de leurs terres, de la biodiversité végétale et d’un patrimoine culturel unique. « Oui, la pomme de terre est le trésor des Andes et de toute l’humanité ». Ce film nous montre l’Amérique latine à travers la découverte de la pomme de terre, des hauts plateaux péruviens aux régions irlandaises en passant par Tenerife, la Belgique et la France. Voici une histoire de la mondialisation sous un angle original et servie par des images d’une grande beauté, sans oublier la magnifique création musicale de Nathanaël Bergèse.

Nino

Vendredi 24 octobre 2025 – 21h

Film français de Pauline Loquès avec Théodore Pellerin, William Lebghil, Salomé Dewaels

Durée : 1h36

Nino est de la famille des taiseux, de ceux qui préfèrent rester en retrait et regarder de loin le monde. Dans trois jours, Nino devra affronter une grande épreuve. D’ici là, les médecins lui ont confié deux missions. Deux impératifs qui vont mener le jeune homme à travers Paris, le pousser à refaire corps avec les autres et avec lui-même.

Tout ce périple se fait dans un entre-deux, un temps mort dans lequel surgit la vie… On y croise avec Nino toute une galerie de personnages, superbement écrits ou esquissés au fil de rencontres éphémères, qui dessine une humanité touchante, faillible, maladroite. Enfermé dehors, au propre comme au figuré, le garçon se confronte à une ville mouvante et profuse, où de nombreuses silhouettes crient silencieusement leur solitude. Avant de prendre soin de lui, il s’agit donc d’en sauver quelques autres, confirmant ainsi le portrait que sa mère faisait de lui à sa naissance : « on aurait dit que tu voyais tout mais que tu regardais rien. » La réalisatrice confie avoir eu un coup de foudre pour ce personnage qui émergeait au fil de son écriture, et c’est exactement ce qui s’impose aux spectateur·ices. Dans ce portrait en actes, cahotant et fragile, une tendresse profonde se construit pour ce jeune homme obligé de composer avec plus grand que lui. Le jeune acteur québécois, Théodore Pellerin, dans le rôle-titre, crève littéralement l’écran.

Fantôme utile (VO)

Vendredi 10 octobre 2025 – 21h

Comédie noire et fantastique franco-thaïlandaise de Ratchapoom Boonbunchachoke, avec Mai Davika Hoorne, Witsarut Himmarat, Apasiri Nitibhon

Durée : 2h16 – en VOST – Tout public avec avertissement

Après la mort tragique de Nat, victime de pollution à la poussière, March sombre dans le deuil. Mais son quotidien bascule lorsqu’il découvre que l’esprit de sa femme s’est réincarné dans un aspirateur. Bien qu’absurde, leur lien renaît, plus fort que jamais — mais loin de faire l’unanimité. Sa famille, déjà hantée par un ancien accident d’ouvrier, rejette cette relation surnaturelle. Tentant de les convaincre de leur amour, Nat se propose de nettoyer l’usine pour prouver qu’elle est un fantôme utile, quitte à faire le ménage parmi les âmes errantes…

Dans ce premier film enlevé, Ratchapoom Boonbunchachoke convoque les spectres à tous les étages de la société, dans un mouvement embrassant tant l’intime (la passion amoureuse) que le collectif (le combat contre la dictature), et sur tous les tons, de la comédie sentimentale à la dystopie option électrochocs. Il y a une franche jubilation à voir ces objets électriques du quotidien, aspirateurs, machines à laver, robots d’usine, s’affranchir des codes de bonne conduite et des prises électriques qui les asservissent d’ordinaire. Acceptés ou rejetés, selon le degré de culpabilité des vivants qui les possèdent – et qui se retrouvent possédés par eux –, ils s’insèrent hardiment dans les rouages de la société, qu’ils pervertissent avec un mauvais esprit des plus plaisants. La poésie électroménagère et la charge politique de Fantôme utile ont été distinguées par le Grand Prix de la Semaine de la critique à Cannes en mai dernier.

Soulèvements

Mardi 7 octobre 2025 – 20h30

AVANT-PREMIÈRE ! Programmation en préambule de la 9ème Foire Bio du Pilat organisée par Vent de Bio le dimanche 12 octobre à Pélussin. Le film sera suivi d’un échange et accompagné d’un stand du Comité local des Soulèvements du Forez.

Documentaire français de Thomas Lacoste

Durée : 1h45

Un portrait choral à 16 voix, 16 trajectoires singulières, réflexif et intime d’un mouvement de résistance intergénérationnel porté par une jeunesse qui vit et qui lutte contre l’accaparement des terres et de l’eau, les ravages industriels, la montée des totalitarismes et fait face à la répression politique. Une plongée au cœur des Soulèvements de la Terre révélant la composition inédite des forces multiples déployées un peu partout dans le pays qui expérimentent d’autres modes de vie, tissent de nouveaux liens avec le vivant, bouleversant ainsi les découpages établis du politique et du sensible en nous ouvrant au champ de tous les possibles.

Entendre, écouter, voir que nombreuxses sont celleux qui résistent, qui se soulèvent dans tous les recoins de la France, du Tarn à Notre-Dame-des-Landes en passant par le glacier de la Girose, pour protéger des espèces menacées, préserver des forêts et des zones humides, faire barrage aux projets inutiles d’autoroutes, de LGV (Ligne à Grande Vitesse) ou de méga-bassines… Ce film permet de comprendre leurs motivations et de découvrir qu’il leur arrive d’obtenir de belles victoires avec comme seules armes leurs mains nues, leur bon sens, leur intelligence stratégique, leur amour de leur terre, leur solidarité.

Confidente (VO)

Vendredi 26 septembre 2025 – 21h

Thriller franco-luxembourgo-turc de Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti, avec Saadet Işıl Aksoy, Erkan Kolçak Köstendil, Muhammet Uzuner

Durée : 1h16 – en VOST

Ankara, 1999. Arzu enchaîne les appels tarifés dans le call center érotique où elle travaille. Quand un séisme soudain frappe Istanbul, un jeune homme avec lequel elle était en ligne est pris au piège sous des décombres et la supplie de le sauver. Arzu saurait bien qui appeler… au péril de sa propre vie.

À Cinémolette, nous avions adoré projeter SIBEL, le précédent film de ce duo de cinéastes en 2019. L’émancipation d’une jeune fille rebelle dans la campagne turque. Muette, elle s’exprimait par une langue sifflée ancestrale… Ici, encore une femme courageuse et en lutte, mais un tout autre genre de film. S’inscrivant dans la lignée des huis-clos téléphoniques (The guilty, Locke…) Confidente fait monter la tension en jouant subtilement avec le hors-champ. Mêlant questionnements sociaux et politiques, le film pointe la gestion désastreuse par les autorités turques des séismes ayant eu lieu en 1999 puis en 2023. Les cinéastes réussissent une double prouesse : installer un suspense haletant dans un pamphlet sur la corruption politique, la domination masculine et la misère sexuelle, et nous tenir en haleine presque sans quitter la salle des opératrices. Confidente se renouvelle sans cesse, change de registre et nous mène brillamment par le bout de l’oreille !

Sorry, Baby

Vendredi 19 septembre 2025 – 20h

Dans le cadre du festival féministe La Radée

Drame de Eva Victor, avec Eva Victor, Naomi Ackie, Lucas Hedges

Durée : 1h44

Quelque chose est arrivé à Agnès. Tandis que le monde avance sans elle, son amitié avec Lydie demeure un refuge précieux. Entre rires et silences, leur lien indéfectible lui permet d’entrevoir ce qui vient après.

Venue du monde de la comédie, Eva Victor – ici scénariste, réalisatrice et interprète principale – imprime une tonalité très singulière à son premier film, simultanément tendre et loufoque, dont la gravité semble enveloppée d’une couche ouatée que perce un humour un peu groggy. La pudeur qui s’en dégage nous laisse imaginer sa portée autobiographique et confère à Sorry, baby la valeur d’une vérité première, fragile et incontestable. Celle d’une jeune femme à qui il est arrivé un « truc assez grave » et la façon dont elle l’a géré : avec son entourage, des hauts, des bas, quelques belles rencontres et une grande force de caractère.

Le vivant qui se défend

Dimanche 14 septembre 2025 – 15h

Film suivi d’un échange, dans le cadre de la fête des faucheurs volontaires, tarif unique 5€

Documentaire français de Vincent Verzat

Durée : 1h30

Vincent Verzat filme les mobilisations écologiques depuis 10 ans sur la chaîne YouTube Partager c’est Sympa. Partant d’un récit personnel et sensible, le film retrace son cheminement entre militantisme et naturalisme, sa recherche d’un équilibre entre combat et contemplation, traçant un chemin pour vivre dignement et affronter ce qui vient. Des luttes forestières du plateau des Millevaches à la tanière d’une famille de blaireaux, en passant par les méga bassines du Poitou, les cerfs du Vercors et l’autoroute A69, « Le vivant qui se défend » fait le lien entre les animaux sauvages et les luttes qui sont menées partout en France contre la destruction de leurs habitats. “Le vivant qui se défend” trace un chemin pour vivre dignement et affronter ce qui vient.

À la suite de la projection, un échange sera proposé :
– avec des faucheurs volontaires d’OGM autour des pesticides, de l’intervention chez le grand groupe chimique BASF et des projets de distribution de notre environnement côté Rhône (photovoltaïque en zone natura 2000)
– avec des naturalistes autour de l’impact de nos sociétés sur les écosystèmes.

Enzo

Vendredi 12 septembre 2025 – 21h

Drame français de Laurent Cantet et Robin Campillo, avec Eloy Pohu, Pierfrancesco Favino, Élodie Bouchez

Durée : 1h42

Enzo, 16 ans, est apprenti maçon à La Ciotat. Pressé par son père qui le voyait faire des études supérieures, le jeune homme cherche à échapper au cadre confortable mais étouffant de la villa familiale. C’est sur les chantiers, au contact de Vlad, un collègue ukrainien, qu’Enzo va entrevoir un nouvel horizon.

Un film de Laurent Cantet réalisé par Robin Campillo. La formule – inédite – dit bien toute la singularité de cette œuvre, fruit d’une solide amitié et d’une profonde complicité artistique : Laurent Cantet, cinéaste disparu il y a un an, avait co-écrit le scénario et bel et bien prévu de tourner cet Enzo qui devait être sa dernière réalisation. Le destin en a malheureusement décidé autrement et Robin Campillo a décidé de mener le projet à son terme. Il faut rappeler que les deux cinéastes étaient très liés et avaient déjà écrit six films ensemble, de Entre les murs à L’Atelier. Enzo s’est donc nourri du talent partagé, de l’humanité, de la sensibilité communes de Cantet + Campillo, et le film est doublement formidable.

Amélie et la métaphysique des tubes

Vendredi 12 septembre 2025 – 18h30

Film d’animation de Mailys Vallade, Liane-Cho Han, d’après le roman d’Amélie Nothomb

À partir de 6 ans – Durée : 1h17

Amélie est une petite fille belge née au Japon. Grâce à son amie Nishio-san, le monde n’est qu’aventures et découvertes. Mais le jour de ses trois ans, un événement change le cours de sa vie. Car à cet âge-là pour Amélie tout se joue : le bonheur comme la tragédie.

Et revoilà de l’Animation avec un grand A et toutes ses lettres de noblesse, plus quelques clins d’œils adressés aux plus grands maîtres japonais, de Hayao Miyazaki à Isao Takahata… Une merveille de film, avec en prime la richesse et l’humour incisif du texte d’Amélie Nothomb. Mais nul besoin d’être des connaisseurs de l’œuvre de l’écrivaine belge pour goûter pleinement cette formidable adaptation de son célèbre roman Métaphysique des tubes, publié en 2000.

En fanfare

Jeudi 10 juillet 2025 – 21h

Dans le cadre du cinéstival : 4 soirées où la musique a le premier rôle ! Séance en plein air à la Brasserie du Pilat, projection à la nuit tombée (… 21h53 ?), film précédé d’un set de la « Sanfare » de St-Julien-Molin-Molette, rendez-vous dès 21h !

Film français de Emmanuel Courcol
avec Benjamin Lavernhe, Pierre Lottin, Sarah Suco
Durée : 1h44

Thibaut est un chef d’orchestre de renommée internationale. Lorsqu’il apprend qu’il a été adopté, il découvre l’existence d’un frère, Jimmy, employé de cantine scolaire et qui joue du trombone dans une fanfare du nord de la France. En apparence tout les sépare, sauf l’amour de la musique. Détectant les capacités musicales exceptionnelles de son frère, Thibaut se donne pour mission de réparer l’injustice du destin. Jimmy se prend alors à rêver d’une autre vie…

L’harmonie des mineurs de Lallaing, la fanfare qui joue dans le film, incarne joliment une forme de fraternité sonore. Sonnez tubas, clarinettes, trombones et trompettes, les ensembles nous permettent de vivre ensemble. Comme une ode à l’entente. Et le film trouve un délicat équilibre entre le drame et la comédie, dans la veine du cinéma social britannique. La magie opère grâce à une mise en scène rythmée, des dialogues vraiment savoureux et à une magnifique distribution.

Kneecap (VO)

Mercredi 9 juillet 2025 – 21h

Dans le cadre du cinéstival : 4 soirées où la musique a le premier rôle ! Bonus après le film : les 3 rappeuses d’AlmaZ nous offriront un petit set de 20 min ! « AlmaZ c’est 3 plumes aiguisées qui puisent dans l’intimiste et le scandaleux, l’egotrip et la dérision, pour raconter du grave et du fun sans distinction. »

Biopic rap irlandais de Rich Peppiatt
avec Móglaí Bap, Mo Chara (II), DJ Próvai
Durée : 1h45 – en VOST

Nous sommes à Belfast, à la fin des années 2010. Quand il ne fait pas la fête ou ne deale pas, Liam Óg consigne ses émotions et les rêveries de son quotidien dans un carnet. Son ami Noaise, pour sa part, cherche un sens à sa vie et fréquente en secret son père, un militant activiste de l’Armée républicaine irlandaise, présumé mort depuis des années. La vie des deux « ratés », comme ils se définissent eux-même, prend un nouveau tournant lorsque leur professeur de musique se met en tête de fonder avec eux un groupe de rap politique baptisé Kneecap en référence à la pratique de l’Armée Républicaine Irlandaise consistant à tirer dans les rotules des traitres. Un groupe qui, en plus, chante délibérément en gaélique pour dire des choses pas très aimables sur les voisins britanniques ou unionistes… ce qui est moins commun ! Pas forcément de quoi faire frémir la Couronne, sauf qu’à la surprise générale la musique de ces gaillards énervés plaît. Beaucoup. Bien au-delà de leur quartier de Belfast. Et se met à grimper en haut des charts… britanniques ! Bien vite, l’ascension du trio suscite de violentes polémiques et la colère de la police… Kneecap, groupe de rap irlandais et trio de Belfast devient la figure de proue improbable d’un mouvement de défense des droits civiques visant à sauver leur langue maternelle.

Avec l’entremise d’un réalisateur malin, nos joyeux drilles ont entrepris de raconter leur histoire au cinéma en romançant à peine le tout dans une fiction réaliste… un genre de biopic survitaminé en temps réel ! À des années-lumières des documentaires compassés de la BBC, la comédie sociale et politique file à 200 à l’heure. Un peu comme un Ken Loach (qui ne désavouerait certainement pas le message) sous amphétamine, avec une bande son démente qui rend hommage à une identité magnifique, à l’énergie de la jeunesse, et à tout ce qui fait le sel de la vie : sexe, rap, révolution et Guiness !

Un parfait inconnu (VO)

Mardi 8 juillet 2025 – 21h

Dans le cadre du cinéstival : 4 soirées où la musique a le premier rôle !

Biopic américain de James Mangold
avec Timothée Chalamet, Edward Norton, Elle Fanning
Durée : 2h20 – en VOST

New York, 1961. Alors que la scène musicale est en pleine effervescence et que la société est en proie à des bouleversements culturels, un énigmatique jeune homme de 19 ans débarque du Minnesota avec pour seuls bagages sa guitare, son sac à dos et son talent hors normes… mais pour l’instant parfaitement ignoré. Le jeune Bob a appris l’hospitalisation de son idole, Woody Guthrie, et a immédiatement décidé de lui rendre visite. À peine arrivé à l’hôpital, il tombe sur une autre légende du folk, Pete Seeger, qui est au chevet de son ami Woody. C’est LA rencontre qui va définitivement bouleverser le destin du parfait inconnu, Seeger étant immédiatement convaincu d’avoir affaire à un artiste exceptionnel.

Un parfait inconnu ne cherche pas à se poser comme le biopic ultime sur Bob Dylan, le scénario se concentre sur cinq années charnières de la vie du seul auteur-compositeur-interprète auréolé d’un Prix Nobel de littérature : cinq années d’une ascension fulgurante et de rencontres décisives avec les musiciens légendaires de Greenwich Village : Joan Baez, Johnny Cash… avec en point d’orgue une performance révolutionnaire et controversée qui créera une onde de choc dans le monde entier.

Partir un jour

Lundi 7 juillet 2025 – 21h

Dans le cadre du cinéstival : 4 soirées où la musique a le premier rôle !

Comédie dramatique française d’Amélie Bonnin
avec Juliette Armanet, Bastien Bouillon, François Rollin, Dominique Blanc, Tewfik Jallab
Durée : 1h38

Alors que Cécile s’apprête à réaliser son rêve – ouvrir son propre restaurant gastronomique –, elle doit rentrer dans le village de son enfance à la suite de l’infarctus de son père. Loin de l’agitation parisienne, elle recroise son amour de jeunesse. Ses souvenirs ressurgissent et ses certitudes vacillent…

Amélie Bonnin, designer, graphiste, scénariste et réalisatrice, signe ici son premier long métrage réalisé dans le sillon de son court éponyme, César du meilleur court-métrage en 2023. Elle a repris les mêmes (ou presque) comédiens formidables, les mêmes idées qu’elle a développées, malaxées, retournées et mis dans son shaker magique en même temps que les chansons chères à son cœur. Elle a secoué l’ensemble avec toute l’audace et toute l’énergie dont elle est capable et ça nous donne un film au charme irrésistible, qui nous emporte et nous ravit ! Les tubes viennent relancer le récit, les paroles des chansons prolongent et rythment les retrouvailles de la Parisienne et du provincial (en boîte de nuit, à la patinoire). François Rollin nous met les larmes en interprétant « Cécile, ma fille » de Claude Nougaro et Dominique Blanc est irrésistible de douceur et de fantaisie dans une version remaniée de « Paroles, Paroles » de Dalida.

Calamity, une enfance de Martha Jane Cannary

Vendredi 4 juillet 2025 – 21h

Cette séance s’inscrit dans un mini-festival de travaux de fin d’études organisé par 12 étudiant·es en dernière année du DN MADE Cinéma d’animation de Cournon d’Auvergne, en collaboration avec l’École de La Poudrière de Valence.

Film d’animation français de Rémi Chayé
Durée : 1h22

En 1863, Martha Jane fuit un convoi qui progresse vers l’Ouest avec l’espoir d’une vie meilleure et affirme sa liberté dans l’aventure qui fera d’elle Calamity Jane.

Se souvenir des tournesols

Mardi 24 juin 2025 – 20h30

Documentaire de Sandrine Mercier & Juan Gordillo Hildago
Durée : 1h27

Partir ou rester ? C’est le dilemme d’Anaïs, 17 ans, profondément attachée à son Gers natal dans le Sud-Ouest de la France et à ses amis de la fanfare. Son bac en poche, elle devra quitter sa famille et la vie à la campagne. Au fil de ce dernier été, Anaïs prend conscience de ce qu’elle aime et doit laisser derrière elle : la musique, les fêtes de village, la beauté des champs de tournesols… Mais comment avoir un avenir en pleine « diagonale du vide » ?

L’histoire de départ, c’est celle d’Anaïs, lycéenne de 17 ans, flûtiste au sein à la banda La Chicuelina. Elle s’apprête à passer son bac… En la suivant sur cette période charnière du passage à l’âge adulte, le film dresse un portrait choral d’une jeunesse tiraillée entre l’attachement profond à sa terre natale où il fait bon vivre et la nécessité de partir en ville pour y construire son avenir. Mais le personnage central du film reste cette banda dirigée avec brio et engagement par Thierry, professeur de musique, passeur d’art charismatique, témoin de nombreux destins. C’est lui qui voit les jeunes partir et ne pas revenir… Telle une seconde famille, la banda crée un lien social et affectif très fort. S’y déploie une solidarité intergénérationnelle qui rythme les rituels villageois de l’année, qu’il s’agisse des fêtes votives, des courses landaises… et parfois des enterrements. Ne serait-elle pas aussi un exutoire efficace pour les acteurs du monde agricole qui ont choisi de rester et de s’adapter face aux diverses épreuves : crise climatique, grippe aviaire, mildiou, etc. ?

Les musiciens

Vendredi 20 juin 2025 – 21h

Comédie dramatique française de Grégory Magne
avec Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot, Mathieu Spinosi
Durée : 1h42

Astrid Thompson parvient enfin à réaliser le rêve de son père : réunir quatre Stradivarius pour un concert unique attendu par les mélomanes du monde entier. Mais Lise, George, Peter et Apolline, les virtuoses recrutés pour l’occasion, sont incapables de jouer ensemble. Les crises d’égo se succèdent au rythme des répétitions. Astrid se résout à aller chercher le seul qui, à ses yeux, peut encore sauver l’événement : Charlie Beaumont, le compositeur de la partition.

Nul besoin d’être musicien pour goûter pleinement cette percutante comédie humaine – même si ceux et celles qui ont tâté de la fanfare, de l’orchestre, du chant en bande organisée, ou de tout autre aventure de groupe profiteront d’autant mieux de toute la subtilité et la drôlerie d’une situation dépeinte au cordeau. Ici, la partition composée pour le film n’est pas destinée à l’accompagner, c’est plutôt le film qui accompagne la musique. La Musique qui constitue la trame sur laquelle se tisse l’histoire, se dévoilent les traits de caractère des personnages. C’est à travers elle que se trahissent leurs humeurs, c’est elle qui les fait trébucher comme l’arroseur arrosé qui se prend les pieds dans son tuyau, elle qui déshabille leurs fragilités plus que n’importe quelle réplique. La Musique n’est pas une petite rengaine qui souligne l’action, elle en est le cœur même. Pour l’interpréter, il ne fallait surtout pas des acteurs qui font semblant, mais de véritables musiciens capables de s’en emparer. Tout le casting a été tendu vers ce but : trouver une troupe de comédiens hors pair, qui aient des musiciens l’âme, l’oreille, et la maîtrise d’un instrument. Une réussite !

We the power

Dimanche 15 juin 2025 – 17h30

Venez-vous informer sur les projets citoyens autour de l’énergie ! Séance gratuite, projection suivie d’un échange avec les membres de la centrale villageoise « Pilat Watt » et d’un apéro convivial !

Documentaire réalisé par David Garrett Byars
Durée : 45 min

Le film montre comment redonner le pouvoir aux citoyens en matière d’énergie en présentant les histoires de pionniers de l’énergie communautaire. L’énergie citoyenne est un système de production d’énergie dans lequel des groupes de citoyens produisent leur propre énergie renouvelable en partageant les bénéfices économiques localement. D’ici à 2050, 260 millions de citoyens pourraient être impliqués dans ce mouvement et produire jusqu’à 45% de l’électricité en Europe, ce qui permettrait de créer des emplois locaux, de réduire les factures, d’améliorer l’environnement et de renforcer le tissu social.
We the Power engage les citoyens à imaginer un nouveau système énergétique, loin des grands monopoles contrôlant les systèmes de pouvoir et d’argent qui aggravent la crise climatique. À la place de ce modèle obsolète et nuisible, on trouve un système de production d’énergie renouvelable local, appartenant aux territoires, socialement innovant et économiquement bénéfique pour les communautés.

Little Jaffna

Vendredi 6 juin 2025 – 21h

Polar français de Lawrence Valin
avec Lawrence Valin, Puviraj Raveendran, Vela Ramamoorthy
Durée : 1h39

Le quartier de « Little Jaffna » à Paris est le cœur d’une communauté tamoule vibrante, où Michael, un jeune policier, est chargé d’infiltrer un groupe criminel connu pour extorsion et blanchiment d’argent au profit des rebelles séparatistes au Sri Lanka. Mais à mesure qu’il s’enfonce au cœur de l’organisation, sa loyauté sera mise à l’épreuve, dans une poursuite implacable contre l’un des gangs les plus cachés et puissants de Paris.

Voilà un film tout à fait rare et réjouissant, qu’on a bien failli snober – la faute à quelques préjugés tenaces vis à vis d’un certain cinéma « de genre », vaguement exotique. Il vous est d’ailleurs chaudement recommandé de ne pas vous fier à une bande annonce un chouïa racoleuse, qui laisse penser que le film serait une sorte de pastiche de film de baston made in Kollywood (le pendant, au sud de l’Inde, du célèbre Bollywood), On le comprend très vite, en plus d’être un hommage particulièrement réussi au cinéma populaire français et un polar sur fond de guerre des gangs parfaitement réussi, Little Jaffna est un film brillant et délicat sur la quête d’identité, qui évoque avec pertinence un conflit et un génocide invisibilisés en France : la guerre civile qui, pendant un quart de siècle, opposa au Sri Lanka le gouvernement (cinghalais bouddhiste) au mouvement indépendantiste et marxiste des Tigres Tamouls, causant cent mille morts et des centaines de milliers de déplacés ou d’exilés.

Les filles du Nil (VO)

Mardi 27 mai 2025 –20h30

Documentaire épygtien de Ayman El Amir et Nada Riyadh
Durée : 1h42 – en VOST

Dans un village du sud de l’Égypte, une bande de jeunes filles coptes se rebelle en formant une troupe de théâtre de rue. Rêvant de devenir comédiennes, danseuses et chanteuses, elles défient leurs familles et toute la communauté avec leurs performances audacieuses.

Six adolescentes courent dans les herbes hautes avant de plonger dans les eaux du Nil. Il y a de la joie, du soleil, des rires. Nous voilà comme dans un rêve. Ces images idylliques, qui ouvrent le documentaire Les Filles du Nil, viendront buter pendant l’heure quarante qui suit contre une réalité plus âpre. Celle du quotidien de ces jeunes femmes de Deir el-Bersha, un village copte situé à 300 kilomètres au sud du Caire, en Egypte. Leur force, elles la tirent du groupe et de leur passion pour l’art. Comédiennes, danseuses ou chanteuses amatrices, ces adolescentes forment une petite troupe de théâtre de rue. On assiste à des séances de répétition où elles tentent de transformer leur propre vécu en messages politiques ou poétiques. Œil d’or du Meilleur documentaire au Festival de Cannes 2024.

Bergers

Vendredi 23 mai 2025 – 21h

Film franco-canadien de Sophie Deraspe
avec Félix-Antoine Duval, Solène Rigot, Guilaine Londez
d’après le livre D’où viens-tu, berger ? de Mathyas Lefebure
Durée : 1h53

Sur un coup de tête, Mathyas troque sa vie de publicitaire à Montréal pour celle de berger en Provence. Il espérait trouver la quiétude, il découvre un métier éreintant et des éleveurs souvent à bout. Mais quand il rencontre Elise qui elle aussi vient de tout quitter, ils se voient confier un troupeau de 800 moutons et s’engagent dans une transhumance. Ensemble, ils vont traverser les épreuves de la montagne et se façonner une vie nouvelle.

La mise en scène, fluide mais inventive (notamment quand il s’agit de construire un cadre), sait laisser de l’espace aux interprètes quand il le faut. Le film aborde avec justesse et finesse des questions inhérentes au métier de berger – l’abandon progressif des traditions au profit de processus industrialisés, la faible présence des femmes dans le secteur agricole, le maintien de la biodiversité et les dilemmes qu’il engendre, la question du respect des animaux… Tout cela transparaît à travers des dialogues percutants, portés par des personnages qui refont le monde un dimanche soir, un jaune scotché à la main ou au détour d’un remontage de bretelles suite à une bêtise d’amateur. Entre questions existentielles et enjeux sociétaux, Bergers embrasse un spectre large dans ses thématiques sans jamais trahir son rythme. On se prend d’affection pour un Félix-Antoine Duval tout en nuances, restant un mystérieux personnage à nos yeux tant son passé échappera au film, lui permettant d’incarner à merveille ce parfait inconnu qui nous donne, à nous aussi, une furieuse envie de tout plaquer.

Aimer perdre

Vendredi 9 mai 2025 – 21h

Séance en écho à la Fête du Jeu du Pilat du 17 mai place Bancel !

Comédie franco-belge de Lenny et Harpo Guit
avec María Cavalier-Bazan, Axel Perin, Michael Zindel, Melvil Poupaud, Catherine Ringer
Durée : 1h26

Armande Pigeon, 26 ans, vit à Bruxelles. Endettée jusqu’au cou, sans emploi stable ni logement, la jeune femme a du mal à joindre les deux bouts, elle squatte chez les uns et les autres, se nourrissant des invendus du marché aux fruits et légumes ou chipant des objets sans valeur pour les revendre aux brocanteurs du coin. Armande aime viscéralement jouer aux jeux de hasard. Aux dés, au Monopoly, à pile ou face, à deviner le nom de quelqu’un… elle tente de provoquer sa chance aux quatre coins de Bruxelles en pariant sur tout et n’importe quoi. Une manière pour elle de conjurer un destin pas franchement lumineux…

Les frères Guit inventent une héroïne des temps modernes à la recherche du grand amour, parieuse forcenée dont la propension à jouer sa vie n’égale que celle à échouer dans chacun des défis qu’elle se lance. Un personnage qui porte l’art de perdre à un niveau épique. À 26 ans, sans travail fixe, Armande Pigeon (Maria Cavalier-Bazan) est réduite à louer pour 150€ un bout de salon chez Delphine, une logeuse revêche (Catherine Ringer), qui n’en peut plus des dettes de la jeune femme et menace de l’expulser. S’ensuit une série de scènes aussi drôles que malaisantes, où Armande Pigeon multiplie les rencontres et dépasse les limites de la bienséance. Elle tient tête, ose, drague à tout-va, ne s’apprête jamais. Aimer perdre se déploie ainsi à rebours des valeurs en vogue.

Covas do Barroso, chronique d’une lutte collective (VO)

Mardi 29 avril 2025 – 20h30

Comédie documentaire (Portugal, Uruguay) de Paulo Carneiro
avec Aida Fernandes, Maria Loureiro, Elisabete Pires et autres habitants de Covas do Barroso
Durée : 1h17 – en VOST

Nous sommes en 2019 après Jésus-Christ. Toute la péninsule ibérique est sous domination du libéralisme destructeur… Toute ? Non ! Un village peuplé d’irréductibles Portugais résiste encore et toujours à l’envahisseur : tout au nord du pays, les habitants de Covas do Barroso combattent pied à pied le projet de la British Savannah Resources qui prévoit d’éventrer la montagne pour créer rien de moins que la plus grande mine de lithium (600 hectares) à ciel ouvert d’Europe. Pour protéger la montagne, les habitants décident de faire face.

Le résultat de ce film est un objet bien plus joyeusement hybride qu’un vulgaire moteur de voiture ! Resserré sur quatre saisons qui recouvrent des années de lutte, le film tient à la fois du documentaire engagé, de la fable politique, du western utopique – dans un geste frondeur, rageur et narquois. Dans ce film choral unique, les villageois (re)jouent donc leur rôle, des situations vécues, parfois subtilement travesties, avec sérieux mais en s’autorisant ça-et-là une bonne dose d’humour. Ils tiennent véritablement les rênes d’un film-manifeste aux images sublimes, simple, généreux et puissant comme un appel à l’insurrection – symbole des résistances populaires aux « grands projets » non seulement inutiles, mais violemment destructeurs.

Au cœur des volcans : Requiem pour Katia et Maurice Krafft

Dimanche 27 avril 2025 – 18h30

Ce documentaire fait suite au film MAGMA programmé à 16h30 !

Documentaire de Werner Herzog (France, Royaume-Uni, Suisse)
Durée : 1h21

En s’emparant des captivantes archives cinématographiques des illustres volcanologues Katia et Maurice Krafft, Werner Herzog célèbre avec force et poésie la vie, brutalement interrompue en 1991, de deux chercheurs et preneurs d’images à l’œuvre unique. Trente ans plus tard, ce film redonne vie à leurs images époustouflantes et rend hommage à ce couple légendaire.

Magma

Dimanche 27 avril 2025 – 16h30

Ce film de fiction sera suivi à 18h30 du film documentaire AU CŒUR DES VOLCANS : Requiem pour Katia et Maurice Krafft

Drame français de Cyprien Vial
avec Marina Foïs, Théo Christine, Mathieu Demy
Durée : 1h25

Katia Reiter dirige l’Observatoire Volcanologique de Guadeloupe depuis une dizaine d’années, en duo avec Aimé, jeune Guadeloupéen auquel elle transmet sa passion du métier. Alors qu’elle se prépare pour une nouvelle mission à l’autre bout du monde, la menace d’une éruption majeure de la Soufrière se profile. L’île est aux abois et Katia va devoir assurer la sécurité de la population…

En 1976, le sud de la Guadeloupe a été évacué à la suite d’un réveil volcanique. 75 000 personnes ont été empêchées de rentrer chez elles pendant plusieurs mois. Marquée par ce précédent socialement désastreux, Katia Reiter, directrice de l’Observatoire volcanologique de Guadeloupe, retarde l’évacuation des populations concernées par un nouvel épisode volcanique, tandis que les jeunes de son équipe pensent qu’elle se trompe dans ses analyses… Angoisse et défiance des populations déplacées et fantômes du colonialisme sont autant de facteurs de tension dans ce thriller où la science et la politique s’entrechoquent. Le cinéaste élargit son propos aux relations houleuses entre le savant et le politique, la culture du doute et la vision à long terme du premier s’accordant mal avec le besoin de certitudes et l’obsession du court terme du second.

Dounia, le grand pays blanc

Samedi 19 avril 2025 – 10h30

Film d’animation canadien de André Kadi
Durée : 51 min – à partir de 6 ans

Après Dounia et la Princesse d’Alep, les aventures de Dounia, petite fille aux éclats d’étoiles dans les cheveux, se poursuivent dans son pays d’adoption : le Canada. Entourée de ses grands-parents et de son amie Rosalie, elle affronte de nouveaux défis : le froid mordant de l’hiver et une nouvelle culture jusqu’alors inconnue. Plus que jamais, Dounia est convaincue que les battements de son cœur guideront le retour de son père jusqu’à elle…

Nous suivons Dounia dans son nouveau pays. Les saisons sont très changeantes au Québec et les personnages vont suivre ce fil. Les neiges finissent par fondre à l’arrivée du printemps, nos héros devront faire le deuil de certaines choses et en accueillir de nouvelles comme la nature le fait chaque année avec le passage des saisons, la migration des oiseaux et la floraison après des mois sous la neige… Un récit universel !

La convocation (VO)

Vendredi 18 avril 2025 – 20h30

Drame de Halfdan Ullmann Tøndel
(Norvège, Pays-Bas, Allemagne, Suède, Royaume-Uni)
avec Renate Reinsve, Ellen Dorrit Petersen, Endre Hellestveit
Durée : 1h57 – en VOST – Tout public avec avertissement

Lorsqu’un incident se produit à l’école, les parents des jeunes Armand et Jon sont convoqués par la direction. Mais tout le monde a du mal à expliquer ce qu’il s’est réellement passé. Les récits des enfants s’opposent, les points de vue s’affrontent, jusqu’à faire trembler les certitudes des adultes… Ce film a obtenu la Caméra d’Or (meilleur premier film) au Festival de Cannes 2024.

La Convocation impressionne par sa mise en scène étincelante, lente autopsie d’une implosion devenue inévitable. Mais au-delà de parfaitement jouer avec les sous-entendus et les relations de l’ombre, le film bouleverse par la manière avec laquelle il parvient à poser des questionnements extrêmement complexes sans jamais sombrer dans le moralisme. Peut-on juger le comportement d’enfants par le prisme de notre regard d’adulte ? Est-ce qu’un geste a la même signification s’il est perpétré par un bambin de sept ans ? Est-ce qu’un parent n’aura pas toujours tendance à interpréter déraisonnablement les dires de sa progéniture ? Est-ce que la vérité des plus petits est toujours irréfutable ? Autant d’interrogations qui animent les réflexions passionnantes d’une œuvre riche et foisonnante qui chamboule les sentiers battus de la chronique familiale. Comme souvent dans les grands films, le scénario n’est pas le seul élément qualitatif. Le travail sur le son est particulièrement admirable, donnant à l’ensemble une atmosphère proche d’un récit surnaturel, où des fantômes pourraient surgir à chaque instant. Mais si La Convocation émeut autant, c’est aussi beaucoup grâce à l’immense performance des actrices.

À bicyclette !

Vendredi 4 avril 2025 – 20h30

Road movie français de Mathias Mlekuz
avec Mathias Mlekuz, Philippe Rebbot, Josef Mlekuz
Durée : 1h29

De l’Atlantique à la mer Noire, Mathias embarque son meilleur ami Philippe dans un road trip à bicyclette. Ensemble ils vont refaire le voyage que Youri, son fils, avait entrepris avant de disparaitre tragiquement. Une épopée qu’ils traverseront avec tendresse, humour et émotion.

From Ground Zero (VO)

Mardi 25 mars 2025 – 20h30

Séance en préambule du Festival Palestine en vue

Documentaire palestinien de Wissam Moussa, Nidal Damo, Ahmed Hassouna, composé de 22 films très courts filmés à Gaza
Durée : 1h52 – en VOST

Le projet « From Ground Zero » a été lancé par Rashid Masharawi, réalisateur palestinien originaire de Gaza, durant la guerre lancée après les attaques du 7 octobre 2023. Ce projet a vu le jour en partant du constat que la parole des Gazaouis est difficilement audible, qu’il est nécessaire d’avoir des traces de ce qui est vécu pour que la mémoire soit conservée, que l’histoire de l’occupation de la Palestine ne peut être réécrite sans prendre en compte celle des Palestiniens.

Dans ce contexte, il n’est pas aisé d’imaginer un espace de création florissant et pourtant il existe. La bande de Gaza a ses talents artistiques, que rien ne doit arrêter de créer. C’est ainsi qu’est née l’idée de composer un film avec 22 très courtes histoires. Cela permet la multiplicité des points de vue, garantit la faisabilité des tournages, qui sont forcément courts et dispersés dans l’espace de la bande de Gaza, et illustre la fertilité créative en empruntant à différents genres : fiction, documentaire, docu-fiction, animation, expérimental.

Bonjour l’asile

Vendredi 21 mars 2025 – 20h30

Comédie française de Judith Davis
avec Judith Davis, Claire Dumas, Maxence Tual
Durée : 1h47

Jeanne quitte quelques jours le stress de la vie urbaine pour aller voir sa grande amie Elisa, récemment installée à la campagne. Au cœur des bois voisins, un château abandonné devenu tiers-lieu foisonne d’initiatives collectives. Elisa aimerait s’y investir, mais entre biberons et couches lavables, elle n’en a pas le temps. Jeanne, en militante des villes, n’y voit aucun intérêt. Quant à Amaury, promoteur en hôtellerie de luxe, le château, lui, il veut l’acheter. Tous trois convergent malgré eux vers ce lieu d’entraide et de subversion… Mais combien de temps cet asile d’aujourd’hui pourra-t-il résister à ce monde de fou ?

La vallée des fous

Dimanche 9 mars 2025 – 17h

Projection suivie d’un échange avec Bernard Poitau qui a lui aussi décidé de suivre la course virtuelle du Vendée Globe pendant 66 jours, depuis son bateau… amarré dans un champ à St-Julien-Molin-Molette ! Quand le film rejoint la réalité !

Drame français de Xavier Beauvois
avec Jean-Paul Rouve, Pierre Richard, Madeleine Beauvois
Durée : 2h

Passionné de voile, Jean-Paul traverse une passe difficile. Il accumule les dettes et s’éloigne des siens. Bien décidé à reprendre sa vie en main, il s’inscrit à Virtual Regatta la course virtuelle du Vendée Globe. Il se met dans les conditions d’un vrai skipper en s’isolant pendant 3 mois sur son bateau dans son jardin… Ce « voyage » lui permettra de renouer avec sa famille mais surtout avec lui-même.

Une guitare à la mer

Samedi 8 mars 2025 – 10h30

Programme de 3 courts-métrages d’animation de Sophie Roze, Pierre-Luc Granjon, Alfredo Soderguit
avec les voix de François Morel, Roseline Guinet, Omar Hasan
Durée : 56 min – à partir de 4 ans

C’est l’histoire d’une fouine qui voudrait vivre comme elle l’entend : aller de ferme en ferme, jouer de la musique et vendre quelques cravates par-ci, par-là… D’un garçon qui rencontre un tout petit monstre par une nuit de pleine lune… D’une famille de capybaras et d’un poussin qui n’auraient jamais dû se rencontrer… Ces histoires, ce sont avant tout des fables sur le bonheur d’être ensemble.

  • L’arrivée des Capybaras d’Alfredo Soderguit (10’, France / Uruguay / Chili) : La vie est paisible dans la basse-cour, jusqu’au jour où de drôles d’animaux débarquent… Ce sont des capybaras, les plus grands rongeurs du monde…
  • Les Bottes de la nuit de Pierre-Luc Granjon (12’, France) : Par une nuit de pleine lune, un enfant sort en catimini, bottes de caoutchouc aux pieds. Alors qu’il grimpe dans un arbre pour contempler la nuit étoilée, une drôle de créature l’interpelle…
  • Une guitare à la mer de Sophie Roze (30’, France) : Une délicate fouine sillonne la campagne avec une guitare et sa petite valise, pour vendre de magnifiques cravates aux animaux de la ferme. Hélas, personne ne s’intéresse jamais à ses cravates aux couleurs chatoyantes… Elle décide alors de tenter sa chance dans la forêt…

Je suis toujours là (VO)

Vendredi 7 mars 2025 – 20h30

Thriller brésilien de Walter Salles
avec Fernanda Torres, Fernanda Montenegro, Selton Mello
Durée : 2h15 – en VOST

Rio, 1971, sous la dictature militaire. La grande maison des Paiva, près de la plage, est un havre de vie, de paroles partagées, de jeux, de rencontres. Jusqu’au jour où des hommes du régime viennent arrêter Rubens, le père de famille, qui disparait sans laisser de traces. Sa femme Eunice et ses cinq enfants mèneront alors un combat acharné pour la recherche de la vérité…

Ce film nous fait partager le combat d’Eunice après la disparition injustifiée et injustifiable de son mari. Il donne à voir l’effondrement de toute cette famille qui passe du confort et du bonheur sans nuages à la précarité et à l’angoisse. Et Walter Salles, s’appuyant sur un scénario remarquablement construit, décrypte parfaitement les mécanismes d’une dictature à l’œuvre pour étouffer toute velléité d’opposition. Inspiré de l’histoire bien réelle et tragique de Rubens Paiva (retracée par son fils Marcelo dans le récit adapté par les scénaristes), porté par l’interprétation extraordinaire de Fernanda Torres, Je suis toujours là s’avère le film indispensable pour évoquer la dictature brésilienne, moins connue mais tout aussi sanglante que ses voisines argentines et chiliennes.

Personne n’y comprend rien

Mardi 25 février 2025 – 20h30

Documentaire français de Yannick Kergoat
raconté par Florence Loiret Caille
Durée : 1h43

Une démocratie et une dictature. Une campagne présidentielle et de l’argent noir. Une guerre et des morts. « Personne n’y comprend rien », se rassure Nicolas Sarkozy au sujet de ses liens avec le colonel Kadhafi. Alors que s’ouvre le procès de l’affaire des financements libyens, voici le film qui va enfin vous permettre de tout comprendre à l’un des scandales les plus retentissants de la Ve République.

Nous avait-il manqué ? Pas trop. D’ailleurs il ne se laisse guère oublier, le cher ex-Président, qui a troqué sa montre-bracelet Rolex contre un bracelet électronique tout court, tout en continuant à jacter occasionnellement dans le poste pour faire la leçon à ses successeurs élyséens, dispenser des leçons de morale et faire la pluie et le beau temps sur sa famille politique. En sortant de ce film, passionnant, précisément documenté par le travail des journalistes de Mediapart, raconté de façon vivante, on a la nette sensation de se sentir un peu moins bête. Beaucoup mieux armé, surtout, pour appréhender le moment judiciaire qui s’annonce. C’est une œuvre de salubrité publique.

Sauvages

Samedi 22 février 2025 – 10h30

Film d’animation français réalisé par Claude Barras
avec les voix de Babette De Coster, Martin Verset, Laetitia Dosch, Benoît Poelvoorde
Durée : 1h27 – à partir de 7/8 ans et jusqu’à 108 ans !

À Bornéo, en bordure de la forêt tropicale, Kéria recueille un bébé orang-outan trouvé dans la plantation de palmiers à huile où travaille son père. Au même moment Selaï, son jeune cousin, vient trouver refuge chez eux pour échapper au conflit qui oppose sa famille nomade aux compagnies forestières. Ensemble, Kéria, Selaï et le bébé singe baptisé Oshi vont braver tous les obstacles pour lutter contre la destruction de la forêt ancestrale, plus que jamais menacée.

Après le succès de Ma vie de courgette (2016), sur les aventures d’un garçon placé en orphelinat, Sauvages suit l’éveil d’une adolescente sur l’île de Bornéo, malmenée par la déforestation : la fonceuse Keria, confrontée aux activités d’une multinationale coupant méthodiquement les arbres, va lutter et renouer avec ses origines. Soit un film d’aventures porté par l’humour des situations et l’agilité des dialogues. Une foule de détails, dans la confection des marionnettes, témoigne du travail de terrain et d’écoute mené par l’équipe du film, notamment auprès de primatologues. Le scénario devait être aussi crédible que respectueux. En filigrane, le film interroge le rapport à la terre et aux pratiques agroalimentaires. Qui est le sauvage, celui qui vit en pagne ou celui qui arrive avec son engin pour couper les arbres et déloger les habitants ?

The Gazer (VO)

Vendredi 21 février 2025 – 21h

AVANT-PREMIÈRE ! Soirée « L’après Festival du Premier Film d’Annonay », offre spéciale pour les 2 films : 10€ et une grignotte offert entre les 2 films.

Thriller américain de Ryan J. Sloan
avec Ariella Mastroianni, Jack Alberts, Renee Gagner
Durée : 1h56

Séparée de sa fille contre son gré, une jeune femme enchaîne les petits boulots tout en luttant contre un trouble mental dont elle ne connaît le nom, mais qui déforme sa perception du temps et de la réalité. À la réunion d’un groupe de parole qu’elle fréquente, elle accepte un deal mystérieux avec l’une des participantes.

Tourné en 16 millimètres granuleux à souhait, sous le signe d’un enchevêtrement de situations bientôt inextricables, dont on ne sait trop si elles relèvent de la projection mentale ou de la réalité, The Gazer est un hommage contemporain au thriller paranoïaque du siècle passé. Tourné dans une pauvreté visible, le film tient tout entier sur son geste de mise en scène.

Une langue universelle (VO)

Vendredi 21 février 2025 – 18h30

Soirée « L’après Festival du Premier Film d’Annonay », offre spéciale pour les 2 films : 10€ et une grignotte offert entre les 2 films.

Comédie canadienne de Matthew Rankin
avec Matthew Rankin, Pirouz Nemati, Rojina Esmaeili
Durée : 1h29 – en VOST

Matthew quitte Montréal où il a travaillé toute sa vie pour retourner à Winnipeg où il est né. L’espace-temps paraît bouleversé et tout le monde parle persan dans la métropole canadienne. Dans ce conte d’hiver, Matthew va rencontrer deux enfants espiègles, un enseignant colérique et un guide touristique plus motivé que doué, qui le mettront sur le chemin d’une quête intime et délicieusement absurde.

« Si j’étais à Téhéran… » : à partir de cette simple hypothèse, le spectateur – comme Matthew, le protagoniste du film parti de Montréal rejoindre sa mère malade à Winnipeg – se retrouve dans un univers à la fois familier et décalé. Il reconnaît les signes d’une ville occidentale, tout en acceptant un environnement perse. Son regard s’ajuste aux circonstances et suit les recommandations d’un guide (particulièrement loufoque) qui, de quartier en quartier, transforme des éléments du mobilier urbain en biens culturels insolites. Par exemple, une mallette abandonnée sur un banc est montrée aux visiteurs comme un témoignage du passé, inscrit au patrimoine de l’Unesco… En fait, la langue universelle est celle qui existait avant Babel. C’est le langage de l’humanité avant sa dispersion. Aujourd’hui, c’est le cinéma.

Pepe (VO)

Mardi 28 janvier 2025 – 20h30

Film à la lisière entre fiction et documentaire réalisé par Nelson Carlo de Los Santos Arias (République dominicaine, France, Allemagne)
Durée : 2h02 – en VOST

Synopsis officiel du film : « Pablo Escobar c’est 30 milliards de dollars, 5000 meurtres, 80% du trafic mondial de cocaïne… et 1 hippopotame : voici l’épopée fantastique de Pepe, de la Namibie à Medellín. »

En réalité, ce film ne parle pas de Pablo Escobar mais plutôt de 3 hippopotames importés par lui en Colombie. Ces animaux se sont reproduits et ont formé un troupeau. Dans un troupeau d’hippopotames, il ne peut y avoir qu’un seul mâle dominant. En 2009, les mâles étaient devenus si nombreux qu’ils ont commencé à se battre. En général, les perdants sont soit tués, soit contraints à l’exil avec une femelle. L’un de ces perdants a descendu la rivière et s’est retrouvé à environ 500 kilomètres de son troupeau. Il a fini sa route dans une ville où personne ne savait ce qu’était un hippopotame. Les locaux croyaient voir un monstre dans la rivière. Il a été surnommé “Pepe” parcequ’on l’a associé à la traque d’Escobar menée à l’époque par une organisation appelée “Los Pepes”, l’un des premiers groupes paramilitaires du pays…

Nelson Carlo de Los Santos Arias a un talent de pur conteur-farceur, capable de mixer les natures d’images (archives, fiction, docu, noir et blanc, couleurs) pour livrer une bouleversante allégorie de l’exil !

Everybody loves Touda (VO)

Vendredi 24 janvier 2025 – 20h30

Film de Nabil Ayouch
(France, Belgique, Danemark, Norvège, Pays-Bas, Maroc)
avec Nisrin Erradi, Joud Chamihy, Jalila Tlemsi
Durée : 1h42 – en VOST

Touda rêve de devenir une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine, qui chante sans pudeur ni censure des textes de résistance, d’amour et d’émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, Touda nourrit l’espoir d’un avenir meilleur pour elle et son fils. Maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca…

Entre âpreté et douceur, intensité et sensualité, le réalisateur de « Much Loved » continue de peindre son pays et ses contradictions dans un neuvième long métrage bouleversant qui envoûte par sa beauté formelle, là encore au service d’un propos résolument féministe, et son héroïne aussi libre que charismatique aux prises avec le patriarcat.

Les vivants et les morts

Samedi 18 janvier 2025

Journée spéciale « Série-molette », programmée en présence de Gérard Mordillat, qui présentera la suite de cette fresque sociale à travers son nouveau livre « Les vivants et les morts, 20 ans plus tard », à paraître en janvier 2025, en vente sur place avec la complicité de la librairie Le Coin des livres. Sur place également tout au long de la journée, vous pourrez rencontrer Odile Conseil, François Catonné et Henri Labbé, que vous avez pu cotoyer au casting, à la caméra, à la lumière, lors du tournage de Mélancolie ouvrière en 2017, et qui reviennent avec joie à St-Julien-Molin-Molette sur les traces de cette belle aventure…

aff_lesvivantsetlesmortsLes vivants et les morts est une fresque sociale réalisée par Gérard Mordillat en 2009 d’après son roman éponyme, avec Marie Denarnaud, Robinson Stévenin, Luc Thuillier, Patrick Mille, Priscilla Attal, François Morel, Florence Thomassin…

Rudi et Dallas travaillent à la Kos, une usine de fibre plastique. Le jour où l’usine ferme, c’est leur vie qui vole en éclat, alors que tout s’embrase autour d’eux. Les vivants luttent sans jamais renoncer, les morts acceptent leur sort et se soumettent… Entre passion et insurrection, les tourments, la révolte, les secrets de Rudi et Dallas et ceux d’une ville où la lutte pour la survie dresse les uns contre les autres, ravage les familles, brise les règles intimes, sociales, politiques. Dans ce monde où la raison financière l’emporte sur le souci des hommes, qui doit mourir, qui peut vivre ? Projection de l’intégrale de la 1ère saison, 8 épisodes de 52 minutes :

  • 10h accueil café
  • 10h30 : épisodes 1 & 2
  • 12h30 : temps de rencontre + pique-nique tiré du sac
  • 14h : épisodes 3 & 4
  • 16h : temps de rencontre avec Gérard Mordillat, animé par Le Coin des livres
  • 17h30 : épisodes 5 & 6
  • 19h30 : temps de rencontre + coup à boire + grignotages
  • 21h : épisodes 7 & 8

Tony, Shelly et la lumière magique

Samedi 4 janvier 2025 – 10h30

Film d’animation tchéco-slovaco-hongrois de Filip Pošivač
Durée : 1h22 – à partir de 7 ans

Tony, 11 ans, est né avec une particularité unique – il brille. Il passe ses journées à la maison et rêve de se faire un ami. Avant Noël, une fillette singulière, Shelly, emménage dans son immeuble et bouleverse son monde. Ensemble, ils se lancent dans une aventure extraordinaire : trouver l’origine des mystérieuses tâches d’obscurité qui aspirent la lumière hors de leurs maisons.

Leurs enfants après eux

Vendredi 3 janvier 2025 – 20h30

Drame français de Ludovic Boukherma et Zoran Boukherma
avec Paul Kircher, Angelina Woreth, Sayyid El Alami
d’après le roman éponyme de Nicolas Mathieu, Editions Actes Sud, Prix Goncourt 2018
Durée : 2h21

Août 92. Une vallée perdue dans l’Est, des hauts fourneaux qui ne brûlent plus. Anthony, quatorze ans, s’ennuie ferme. Un après-midi de canicule au bord du lac, il rencontre Stéphanie. Le coup de foudre est tel que le soir même, il emprunte secrètement la moto de son père pour se rendre à une soirée où il espère la retrouver. Lorsque le lendemain matin, il s’aperçoit que la moto a disparu, sa vie bascule.

Flow, le chat qui n’avait plus peur de l’eau

Film d’animation letton franco-belge de Gints Zilbalodis

Un chat se réveille dans un univers envahi par l’eau où toute vie humaine semble avoir disparu. Il trouve refuge sur un bateau avec un groupe d’autres animaux. Mais s’entendre avec eux s’avère un défi encore plus grand que de surmonter sa peur de l’eau ! Tous devront désormais apprendre à surmonter leurs différences et à s’adapter au nouveau monde qui s’impose à eux.

Magnifique film d’animation conseillé à tous les publics, de 8 à 88 ans, et au-delà ! C’est un flot, une vague, un courant qui vous époustoufle, vous émeut, vous enthousiasme tout à la fois. En deux temps, trois mouvements, Flow capte notre attention, nous colle les yeux écarquillés sur l’écran – et nous voilà comme en apnée, partis pour une petite heure et demie de pure jubilation – c’est irrésistible. Ça vous a un charme fou, c’est une beauté renversante, c’est un conte moral imparable doublé d’un grand film d’aventure trépidant, c’est d’une inventivité et d’une intelligence de chaque instant. Et enfin, ce n’est pas tous les jours, Flow révolutionne radicalement, pour le meilleur, le cinéma d’animation

Samedi 21 décembre 2024 – 10h30 – La Passerelle – Durée : 1h25 – à partir de 8 ans

L’affaire Nevenka (VO)

Film espagnol italien de Icíar Bollaín, avec Mireia Oriol, Urko Olazabal, Ricardo Gómez

À la fin des années 90, Nevenka Fernández, est élue à 25 ans conseillère municipale auprès du maire de Ponferrada, le charismatique et populaire Ismael Alvarez. C’est le début d’une descente aux enfers pour Nevenka, manipulée et harcelée pendant des mois par le maire. Pour s’en sortir, elle décide de dénoncer ses agissements et lui intente un procès.
Inspiré de faits réels, L’AFFAIRE NEVENKA révèle le premier cas de #MeToo politique en Espagne.

Réalisatrice engagée, en prise avec le réel, Iciar Bollain s’empare de ce sujet de société en évitant tout didactisme, montrant que les images, mieux que les mots, peuvent traduire la réalité de ce phénomène. Elle prolonge ce travail de définition des contours de l’emprise et  le fait avec une sécheresse et une précision qui permet d’entrer de plain-pied dans cette mécanique de pouvoir et d’affects qui repose sur la permanence de l’inégalité de genre.

Vendredi 20 décembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h57

Monsieur Aznavour

Biopic français de Mehdi Idir etGrand Corps Malade, avec Tahar Rahim, Bastien Bouillon, Marie-Julie Baup

Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu’il n’avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d’une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française. Avec près de 1200 titres interprétés dans le monde entier et dans toutes les langues, il a inspiré des générations entières. Découvrez le parcours exceptionnel et intemporel de MONSIEUR AZNAVOUR.

Vendredi 20 décembre 2024 – 17h30 – La Passerelle – Durée : 2h13

No other land (VO)

Documentaire palestino-norvégien de Basel Adra, Hamdan Ballal, Yuval Abraham

Depuis plus de 5 ans, Basel Adra, un activiste palestinien en Cisjordanie, filme l’expulsion de sa communauté par l’occupation israélienne qui détruit progressivement les villages et chasse ses habitants. Il rencontre Yuval, un journaliste israélien, qui le soutient dans ses démarches. Une amitié inattendue voit le jour.

Ce film réalisé par un collectif palestino-israélien de quatre jeunes militants a été réalisé comme un acte de résistance créative sur la voie d’une plus grande justice. Doublement primé à Berlin (Prix du Meilleur film documentaire et Prix du Public documentaire), No other land donne à voir, de l’intérieur et à l’échelle d’un village entier, ce processus d’expulsion forcée. De jour comme de nuit, des familles d’agriculteurs sont contraintes à trouver refuge dans les grottes avoisinantes ou partir rejoindre les villes. Les images de cet exode prennent une beauté sépulcrale et interrogent douloureusement la mission du travail documentaire : sert-il à témoigner, à alerter l’opinion ? À garder la foi en une justice ? À sculpter la mémoire d’un lieu, d’un conflit ? Un travail nécessaire, éprouvant, indispensable.

Mardi 17 décembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h35 – Projection suivie d’un échange avec Olivier Lek-Lafferrière de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix).
Table de presse proposée par l’AFPS (Association France Palestine Solidarité).

The Substance (VO)

Film d’épouvante franco-anglais-américain de Coralie Fargeat, avec Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid

Avez-vous déjà rêvé d’une meilleure version de vous-même ? Vous devriez essayer ce nouveau produit : THE SUBSTANCE. Il a changé ma vie. Il permet de générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite. Respectez les instructions : VOUS ACTIVEZ une seule fois, VOUS STABILISEZ chaque jour, VOUS PERMUTEZ tous les sept jours sans exception. Il suffit de partager le temps. C’est si simple, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?

Cette histoire rappelle étrangement Freaks et pousse à grands flots de sang et d’humour l’horreur de la beauté jusqu’à l’écœurement. Cette odyssée féministe d’une audace incroyable a obtenu le Prix du Meilleur scénario au Festival de Cannes 2024.

Vendredi 13 décembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 2h20 – Interdit – 12 ans avec avertissement

Fario

Film français de Lucie Prost, avec Finnegan Oldfield, Megan Northam, Florence Loiret Caille

Léo, jeune ingénieur brillant et fêtard qui vit à Berlin, doit rentrer dans son village du Doubs pour vendre les terrains agricoles de son père à une entreprise de forage de métaux rares. Il retrouve sa mère, sa petite sœur, ses copains et son cousin, en désaccord avec le projet de mine. Rapidement, Léo observe d’étranges comportements chez les farios, ces truites qui peuplent la rivière. Il se lance alors dans une enquête hallucinée…

À mi-chemin entre Erin Brockovich, pour l’obstination et la solitude de Léo, et Petit Paysan, pour sa représentation des souffrances du monde agricole et son flirt avec le fantastique, Fario impressionne. Lucie Prost, elle-même originaire du Jura, filme les paysages de son enfance avec une maîtrise admirable, mêlant grands plans sublimes et inquiétants.
La petite troupe qu’elle forme autour de Finnegan Oldfield contribue à dresser un portrait touchant d’une génération. Une génération qui fait la fête au son de la techno, se confronte au désastre écologique et trouve du réconfort en groupe, oscillant entre l’adolescence et l’âge adulte, avec ses contours encore flous.

Vendredi 6 décembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h30

La chanson de Jérôme

Documentaire français d’Olivier Bosson, avec Nicolas Duret

Ce film a pour origine l’histoire tragique qui est arrivée à un éleveur de Saône-et-Loire, militant contre l’agro-industrie. Il s’appelait Jérôme Laronze, il est mort le 20 mai 2017 abattu par un gendarme, au terme de longs mois de conflit avec l’administration de l’élevage. Sur place nous avons rencontré les gens que vous allez voir dans le film. Plusieurs le connaissaient, certains étaient ses amis. Avec eux, nous avons voulu rejouer ce qui s’est passé.

Mardi 26 novembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h53 – Film suivi d’un échange avec un agriculteur.

En marche ou crève, le film

Neuf soignantes ou assimilées soignantes du Nord Ardèche se sont rencontrées au moment de la lutte contre le pass sanitaire puis contre l’obligation vaccinale. Huit ont dit non, une a dit oui. Avec l’aide d’une metteuse en scène professionnelle elles ont écrit et réalisé une pièce de théâtre afin de raconter la maltraitance des personnes vulnérables et l’histoire du personnel suspendu sans salaire ni droits : la souffrance, l’exclusion, l’humiliation et le mépris vécus. Après 30 représentations théâtrales et beaucoup d’émotions remuées, elles présentent le film de cette pièce.

Vendredi 22 novembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h15 – Tarif unique 5€ – Séance présentée dans le cadre du Festival du cinéma solidaire du Pilat, en présence de la metteuse en scène Christine Liétot et d’ « indispendues » (soignantes déclarées indispensables puis suspendues…) qui pourront témoigner de leur parcours.

Miséricorde

Comédie policière française de Alain Guiraudie, avec Félix Kysyl, Catherine Frot, Jacques Develay, Jean-Baptiste Durand

Jérémie revient à Saint-Martial pour l’enterrement de son ancien patron boulanger. Il s’installe quelques jours chez Martine, sa veuve. Mais entre une disparition mystérieuse, un voisin menaçant et un abbé aux intentions étranges, son court séjour au village prend une tournure inattendue…

Le réalisateur opère ici une greffe inouïe entre la tragédie et le burlesque, entre la gravité du scénario criminel et la banalité des corps qui l’incarnent, entre le poids de la culpabilité et la trivialité des élans quotidiens. Il flirte avec le provocant, le dérangeant et le subversif sans s’y vautrer. Il alimente en revanche une savoureuse ambiguïté, une ironie fugace et souvent drôle, un climat de fantastique soft. Catherine Frot apporte sa fausse naïveté dans ce monde d’hommes en proie à leurs secrets, sous les clins d’œil discrets d’Eros et Thanatos.

Vendredi 15 novembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h43 – Tout public avec avertissement – L’ambiance du film et son histoire sont susceptibles de troubler un jeune public.

Maya, donne-moi un titre

Film d’animation français de Michel Gondry, avec les voix de Pierre Niney et Maya Gondry

Maya et son papa vivent dans deux pays différents. Pour maintenir le lien avec sa fille et continuer à lui raconter des histoires, son papa lui demande chaque soir « Maya, donne-moi un titre ». À partir de ce titre, il lui fabrique alors un dessin animé dont elle est l’héroïne. À travers ces aventures racontées par Pierre Niney, Michel Gondry donne vie à un voyage poétique et amusant qui fera rêver les petits…et sourire les grands.

Marre des histoires de princes et de princesses, de monstres ou de super-héros qui se ressemblent toutes ? Grâce à leur imagination débordante, Gondry père et fille construisent un film composite constitué d’une succession d’aventures non conventionnelles ! Au sein de ces histoires abracadabrantes, dont Maya demeure l’instigatrice et la principale héroïne, tout est permis et tout semble possible tant que les mots peuvent le dire et que le cinéma artisanal est capable de le matérialiser. Ainsi, rien de plus normal que de croiser un avion-oiseau ou un poisson-horloge, un canon à frites capable d’endiguer une marée rouge de ketchup, ou de voir le film rembobiner le cours de l’histoire pour rétablir les dommages causés par une catastrophe naturelle… On retrouve dans ce film, principalement réalisé à partir de papiers découpés et de dessins au trait naïf, le goût du cinéaste pour les univers bricolés, l’humour absurde et le dévoilement des mécanismes de la grande machine à faire des films…

Samedi 9 novembre 2024 – 10h30 – La Passerelle – Durée : 1h01 – à partir de 6 ans

All we imagine as light (VO)

Film indien réalisé par Payal Kapadia, avec Kani Kurusti, Divya Prabha, Chhaya Kadam, Hridhu Haroon

Sans nouvelles de son mari depuis des années, Prabha, infirmière à Mumbai, s’interdit toute vie sentimentale. De son côté, Anu, sa jeune colocataire, fréquente en cachette un jeune homme qu’elle n’a pas le droit d’aimer. Lors d’un séjour dans un village côtier, ces deux femmes empêchées dans leurs désirs entrevoient enfin la promesse d’une liberté nouvelle.

Grand Prix du Festival de Cannes 2024, All we imagine as light prend le temps de chroniquer en détail le quotidien de Prabha et Anu, d’installer une atmosphère, de retranscrire le contexte d’une société pleine de contrastes. Surgit ensuite un élément incongru : un autocuiseur flambant neuf, envoyé à Prabha par son époux absent. Ce simple appareil ménager marque une rupture dans le récit, y intégrant notamment une troisième protagoniste : Parvaty, veuve menacée d’expulsion, invite les deux femmes dans son village natal, au bord de la mer… All we imagine as light se déploie tout en douceur : rien n’y est jamais appuyé ni dramatisé. Payal Kapadia ose la langueur pour s’approcher au plus près de ses personnages, pour dévoiler leurs entraves comme leurs élans, pour révéler ce qui les lie. Sa mise en scène épurée laisse la grâce du moment présent s’insinuer dans le cadre. Ainsi, la dernière séquence – d’une simplicité et d’une beauté bouleversantes – touche au sublime : superbe conclusion d’un film qui l’est tout autant.

Vendredi 8 novembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h58

Dahomey

Documentaire français de Mati Diop, avec Gildas Adannou, Habib Ahandessi, Joséa Guedje

Novembre 2021, vingt-six trésors royaux du Dahomey s’apprêtent à quitter Paris pour être rapatriés vers leur terre d’origine, devenue le Bénin. Avec plusieurs milliers d’autres, ces œuvres furent pillées lors de l’invasion des troupes coloniales françaises en 1892. Mais comment vivre le retour de ces ancêtres dans un pays qui a dû se construire et composer avec leur absence ? Tandis que l’âme des œuvres se libère, le débat fait rage parmi les étudiants de l’université d’Abomey Calavi.

Mardi 29 octobre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h08 – Projection suivie d’un temps de rencontre avec Camille Romeggio, conservatrice-restauratrice d’objets ethnographiques, spécialisée sur les collections d’Afrique de l’Ouest et plus spécifiquement du Bénin. La discussion permettra de revenir sur les questions de restitution du patrimoine culturel africain ainsi que sur les enjeux associés au sein des domaines de la conservation du patrimoine.

Silex and the city, le film

Film d’animation de Jul (I) et Jean-Paul Guigue,
avec les voix de Guillaume Gallienne, Clément Sibony, Frédéric Pierrot

Dans une préhistoire condamnée à ne jamais évoluer, un père et sa fille en conflit vont bouleverser la routine de l’Âge de pierre. Après un aller-retour dans le futur, ils ramènent accidentellement l’équivalent d’une clé coudée Ikéa qui va enfin déclencher l’Évolution, pour le meilleur et surtout pour le pire.

Silex and the City, récit philosophique et désopilant de l’âge de pierre qui parle en réalité de notre époque, arrive sur le grand écran après une remarquable carrière en bande dessinée et une adaptation sur Arte. La simplicité naïve du dessin est compliquée par une redoutable propension au calembour et au registre référentiel. Autant dire que la fantaisie est aux commandes et qu’il n’y a qu’à se laisser conduire.

Dimanche 20 octobre 2024 – 17h30 – La Passerelle – Durée : 1h20 – à partir de 12 ans

L’enfant qui voulait être un ours

Film d’animation franco-danois de Jannik Hastrup

Poursuivi par une meute de loups, un couple d’ours blancs court à perdre haleine sur la banquise. Ils échappent de justesse à leurs poursuivants, mais l’ourse perd le petit qu’elle s’apprêtait à mettre au monde. Maman ours est inconsolable, alors le père s’introduit dans une maison et enlève un nourrisson. Il ramène ce petit à sa compagne. Durant de longues années, celui-ci sera élevé comme un ourson, jusqu’à ce que son père naturel finisse par le retrouver. De retour parmi les hommes, l’enfant est malheureux. Il se prend à souhaiter l’impossible : devenir un ours.

Évoluant dans de superbes décors de glace peints à l’aquarelle, les personnages de ce film d’animation ont une expressivité d’autant plus remarquable qu’ils ne sont dessinés que de quelques traits. Certaines scènes – la mort de l’ourson, les combats avec les loups et les chasseurs – pourront heurter ou attrister les enfants. Mais le récit est mené avec finesse et laisse surtout une grande place à l’imagination du jeune spectateur, qui pourra décider de lui-même si la fin est heureuse ou non. Un corbeau farceur apporte une touche d’humour à ce film émouvant et grave, porté par la musique envoûtante de Bruno Coulais. À voir en famille.

Samedi 19 octobre 2024 – 10h30 – La Passerelle – Durée : 1h18 – à partir de 6 ans

La belle affaire (VO)

Comédie allemande de Natja Brunckhorst, avec Sandra Hüller, Max Riemelt, Ronald Zehrfeld

1990, en pleine réunification complexe des deux Allemagne, les ouvriers d’un même quartier d’ex-RDA se retrouvent sans emploi. Ils découvrent un jour l’emplacement de milliers de billets est-allemands voués à être détruits. Ils ont trois jours pour s’en emparer et convertir l’argent en Deutsche Mark, en montant l’affaire qui changera leur vie.

Cette histoire vous paraît complètement folle ? Figurez-vous qu’elle est vraie ! Le 23 avril 1990, la banque d’État de la RDA décide bel et bien de stocker l’ensemble de ses billets dans un complexe souterrain de tunnels et de galeries. La valeur totale des coupures s’élève à environ 109 milliards de marks RDA, pour un poids total d’environ 3000 tonnes ! Ce n’est qu’en juillet 2001 que l’organisme qui a succédé à la banque d’État est-allemande effectuera un contrôle, qui révélera que des voleurs ont accédé aux tunnels par les conduits d’aération. Combien d’argent a ainsi été récupéré ? On ne l’a jamais su, et on ne le saura sans doute jamais…

Vendredi 18 octobre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h56

Le procès du chien

Comédie française de Laetitia Dosch,
avec Laetitia Dosch, François Damiens, Pierre Deladonchamps

Avril, avocate abonnée aux causes perdues, s’est fait une promesse : sa prochaine affaire, elle la gagne ! Mais lorsque Dariuch, client aussi désespéré que sa cause, lui demande de défendre son fidèle compagnon Cosmos, les convictions d’Avril reprennent le dessus. Commence alors un procès aussi inattendu qu’agité : le procès du chien.

Laetita Dosch réalise son premier film dans lequel elle interprète également le rôle principal, et c’est une réussite parce qu’il lui ressemble : délirant, foutraque, drôle, plein d’autodérision, émouvant, militant et d’une grande originalité. Mené tambour battant, Le Procès du chien est un drôle de film et un film très drôle, qui s’approprie avec beaucoup de culot et de légèreté les codes du film de procès pour les dynamiter et inventer un récit parallèle où s’entrechoqueraient dans un joyeux bazar l’univers de Quentin Dupieux et celui d’Albert Dupontel, un soupçon d’humour potache façon caméra cachée (la présence de François Damiens n’y est pas pour rien) et quelques considérations existentielles très sérieuses dignes d’une épreuve de philosophie du baccalauréat.

Vendredi 4 octobre 2024 – 20h30 – en plein air si le temps le permet, place Bancel, sous la « Lune des 50 ans du Parc du Pilat »- repli possible à La Passerelle… s’il neige ou s’il fait vraiment trop froid ! – Durée : 1h25

Le groupe Octobre

Séance spéciale « 1 an de l’Espace Michèle Bernard »

Les colporteurs du front populaire, le groupe Octobre, documentaire de Michel Van Zele (1986)

L’association Cinémolette fête le 1er anniversaire de l’Espace Michèle Bernard avec un film de 1986 pour lequel la chanteuse a composé quelques musiques. Ce documentaire est une expérience télévisuelle atypique inscrite dans l’histoire du mouvement social, autour de Jacques Prévert et ses amis chanteurs comédiens du Groupe Octobre. Interviewés plus de 50 ans après sa disparition, des artistes ayant participé au groupe Octobre évoquent la vie du mouvement, de sa naissance en 1934 à son éclatement avec la déclaration de guerre, et rappellent le lien entre les créations artistiques du Groupe et ses convictions politiques…

« Octobre va pratiquer en même temps le court métrage, la chanson et bien sûr le chœur parlé, genre de prédilection de tous les groupes d’intervention de l’époque, ceux par exemple qui sont regroupés dans la Fédération du Théâtre ouvrier de France. En même temps, il est à l’époque difficile de considérer d’un même regard le double danger que représentent les deux puissances consommatrices d’hommes de l’époque, l’Allemagne nazie et l’URSS de Staline, qui feront alliance en 1939. Le groupe Octobre veut croire que le grand soir est pour demain, et même s’il n’est pas composé de prolétaires, c’est autour de la figure de l’ouvrier révolutionnaire qu’il compose son répertoire tour à tour émouvant et joyeux. Quand le groupe se dissoudra en 1936–1937, beaucoup de ses membres ne croient plus en des lendemains joyeux et Prévert n’est pas parmi eux le moins lucide. » – France Inter

« Si l’aventure du Groupe Octobre n’a duré que quatre années, elle a marqué l’histoire de la culture populaire de notre pays. Inspiré par ce que faisait en Allemagne Erwin Piscator avec son théâtre prolétarien, le groupe fut fondé en 1932 par des artistes sympathisants ou membres alors du Parti Communiste, comme Raymond Bussières. Jacques Prévert, qui les rejoindra très vite, deviendra l’âme du Groupe Octobre. Dans l’effervescence politique et sociale de ces années, participant à l’élan qui mènera à la victoire du Front Populaire, de l’usine à la rue en passant par les meetings, avant et pendant les grandes grèves de 36, le Groupe Octobre pratiqua l’Agitprop partout où le contact direct avec la classe ouvrière pouvait être établi. Avec les moyens du bord, beaucoup d’inventivité, dans une ambiance de joyeuse camaraderie, il proposait des interventions contestant l’ordre social établi. Caricaturant la bourgeoisie, sa morale et sa cupidité, lui opposant les valeurs d’un prolétariat surexploité, ces spectacles étaient fortement imprégnés de pacifisme et d’internationalisme. » – France Culture

Dimanche 29 septembre 2024 – 17h30 – La Passerelle – Durée : 1h29 – Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur, puis de quelques chansons de l’époque chantées en direct par Michèle Bernard- entrée libre

Tehachapi

Documentaire franco-suisse de JR

Les Etats-Unis représentent 4,2% de la population mondiale et 20% des détenus dans le monde. En octobre 2019, l’artiste JR obtient l’autorisation sans précédent d’intervenir dans l’une des prisons de haute sécurité les plus violentes de Californie : Tehachapi. Certains détenus y purgent des peines à perpétuité pour des crimes commis alors qu’ils n’étaient que mineurs. À travers son projet de fresque, JR rassemble les portraits et les histoires de ces hommes, offrant un regard différent sur le milieu carcéral et apportant un message d’espoir et de rédemption possible..

« Dans le sillage de son travail photographique, entre sociologie et geste conceptuel, JR (Face2Face, Inside Out, Visages Villages) donne à voir les visages de prisonniers américains ostracisés et signe ici l’un de ses films les plus politiques, à la fois critique du système carcéral et éloge du pardon […] Tehachapi est un documentaire précieux sur les plaies qu’on colmate par l’art, l’ostracisme social qu’on combat par le renouvellement de l’identité. Dans un monde de plus en plus divisé, où chacun possède sa propre vérité, et où le dialogue semble parfois impossible, comment l’art peut-il changer les choses, telle est la question ! » (Utopia)

Mardi 24 septembre 2024 – 20h30 – La Passerelle – Durée : 1h32

Eat the night

Thriller français de Caroline Poggi et Jonathan Vinel, avec Théo Cholbi, Erwan Kepoa Falé, Lila Gueneau

Pablo et sa sœur Apolline s’évadent de leur quotidien en jouant à Darknoon, un jeu vidéo qui les a vus grandir. Un jour, Pablo rencontre Night, qu’il initie à ses petits trafics, et s’éloigne d’Apolline. Alors que la fin du jeu s’annonce, les deux garçons provoquent la colère d’une bande rivale…

« Eat the night est un thriller d’une maîtrise magistrale, qui saisit à la gorge et aux tripes, mais c’est aussi un grand film sur les traumatismes de notre époque : la grisaille de la classe moyenne pavillonnaire, les vertiges de la Génération Z hantée par l’effondrement de la planète, la difficulté d’être au monde et de décoller de l’affreuse pesanteur du réel en cherchant des paradis tout sauf artificiels. Encadré par cette violence, le film déshabille les structures indéboulonnables d’un capitalisme qui dévore en imposant ses règles de compétitivité pour survivre. » (L.Béot, lesinrocks.com)

Vendredi 20 septembre 2024 – 21h – La Passerelle – Durée : 1h47 – Interdit – 12 ans

L’arbre à contes

Film d’animation de Rashin Kheyrieh, Alla Vartanyan, Mohammad-Reza Abedi

Trois petites histoires, trois personnages qui ont des relations différentes avec les arbres mais chacun à sa manière va apprendre que la nature sait se montrer généreuse si on sait prendre soin d’elle.

– Le Voleur d’arbres de Rashin Kheyrieh (Iran, 10′) :
Au coeur d’un atelier de menuiserie, un petit homme rêve de construire sa maison en bois. Il part alors à l’aventure et découvre une forêt dont il décide d’abattre les arbres pour réaliser son projet. Mais cette forêt est peuplée de familles de corbeaux qui assistent, sans rien pouvoir faire, à la destruction de leurs nids et de leurs oeufs !

– Une histoire douce de Mohammad-Reza Abedi (Iran, 15′) :
Un vieux bûcheron recueille une cigogne blessée et l’entoure de ses soins. L’oiseau reconnaissant, revient plus tard lui apporter trois graines, qu’il sème. Que va‑t‑il récolter ?

– Le Génie du pommier d’Alla Vartanyan (Russie, 11′) :
Un paysan et son âne veillent, avec beaucoup de soin, sur leur seule véritable richesse : leur pommier ! Mais ils ignorent qu’au cœur de celui‑ci vit un petit être bien mystérieux !

Samedi 14 septembre 2024 – 10h30 – La Passerelle – Durée : 38 min – à partir de 5 ans – en écho à la 8e édition de la Foire Bio organisée par l’association Vent de Bio à Pélussin

Les pistolets en plastique

Comédie policière française de Jean-Christophe Meurisse, avec Laurent Stocker, Delphine Baril, Charlotte Laemmel

Léa et Christine sont obsédées par l’affaire Paul Bernardin, un homme soupçonné d’avoir tué toute sa famille et disparu mystérieusement. Alors qu’elles partent enquêter dans la maison où a eu lieu la tuerie, les médias annoncent que Paul Bernardin vient d’être arrêté dans le Nord de l’Europe…

« L’affaire Dupont de Ligonnès revue et corrigée par Jean-Christophe Meurisse, le fondateur des Chiens de Navarre. Âmes sensibles s’abstenir. Ou pas. » (Télérama)
« Franchement réjouissant, habité de comédien·ne·s fantasques – de nombreuses têtes connues font une apparition – Les pistolets en plastique est une satire féroce. Sous sa drôlerie se cache une vision corrosive de notre société et de notre attirance morbide pour le mal, ou en tous cas pour sa représentation médiatique. Humour, pertinence et cruauté : les ingrédients d’un cocktail détonnant promettant une ivresse joyeuse et agitée. » (American Cosmograph Toulouse)

Vendredi 6 septembre 2024 – 21h – La Passerelle – Durée : 1h36 – Tout public avec avertissement : une scène d’une très grande violence peut heurter un public sensible.

Vice-versa 2

Film d’animation américain de Kelsey Mann, avec les voix françaises de Charlotte Le Bon, Amy Poehler, Jaynelia Coadou

Fraichement diplômée, Riley est désormais une adolescente, ce qui n’est pas sans déclencher un chamboulement majeur au sein du quartier général qui doit faire face à quelque chose d’inattendu : l’arrivée de nouvelles émotions ! Joie, Tristesse, Colère, Peur et Dégoût – qui ont longtemps fonctionné avec succès – ne savent pas trop comment réagir lorsqu’Anxiété débarque. Et il semble qu’elle ne soit pas la seule…

« Difficile de ne pas verser une larme face à ce beau récit d’apprentissage : le studio n’a rien perdu de sa maestria pour créer des œuvres universelles. Plus lucide sur le monde qui nous entoure, cette suite évoque en filigrane l’angoisse existentielle des ados de notre époque, chamboulés lorsqu’on leur demande de laisser leur téléphone dans une boîte, ou bien lorsqu’ils décident de modifier leur physique pour s’intégrer socialement.
Le travail sur l’animation, impeccable, dépasse les frontières du style Pixar pour aller vers une esthétique plus composite, avec des incursions inattendues de personnages de jeux vidéo des années 1990, mais aussi de programmes en 2D qui rappellent Dora l’exploratrice… Ces symboles nostalgiques suggèrent aux enfants d’hier qu’ils sont désormais les modèles de leur descendance. » (Télérama)

Vendredi 6 septembre 2024 – 18h – La Passerelle – Durée : 1h36 – en VF

Un p’tit truc en plus

INFO DERNIÈRE MINUTE : DEVANT LE RISQUE DE PLUIE ET LA FRAICHEUR AMBIANTE, C’EST REPLI À LA PASSERELLE, MÊME HORAIRE !

Comédie française de Artus avec Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaidi, Marc Riso, Céline Groussard

Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais…

 Pour son passage à la réalisation, le comédien et humoriste Artus s’attaque au sujet du handicap mental à travers une comédie burlesque et populaire. On aurait pu craindre le pire d’une telle entreprise, il s’avère que ce P’tit truc en plus parvient à convaincre par son atmosphère délicieusement feel-good et une distance parfaite avec le sujet qu’il traite. Avec ce premier film, Artus compose avec un sujet délicat, souvent moqué et réduit à une suite interminable de blagues insensibles, pour en faire une vraie comédie positive, dans l’air du temps. La première excellente surprise se trouve dans le ton du récit, toujours sur le fil entre le burlesque, l’absurde et les pointes d’émotions, témoignant d’une écriture de très bonne facture qui réussit surtout à mettre toute sa galerie de personnages improbables au premier plan, sans en délaisser un seul. Artus compose une petite colonie de vacances où chacun sort du lot par sa personnalité forte, entre celui qui monologue sur la gouvernance de Sarkozy, celle qui attire les balles comme un aimant ou celui qui hurle les insanités les plus cathartiques aux moments les plus sensibles…

Samedi 6 juillet 2024 – 22h en plein air place aux 6 fontaines – Repli salle La Passerelle en cas de pluie – Durée : 1h39 –  Prix libre

Love, lies, bleeding (VO)

Film britannico-américain de Rose Glass avec Kristen Stewart, Katy O’Brian, Ed Harris, Jena Malone

Elles s’appellent Lou et Jackie et se rencontrent dans une salle de sport suintante du Nouveau Mexique. L’une s’y ennuie à l’accueil, l’autre s’y entraîne. Entre elles, le coup de foudre est intense. Total. Malheureusement, tout se complique quand Jackie trouve un job dans le club de tir tenu par le père de Lou, un mafieux notoire qui tient la ville en coupe réglée. Prises malgré elles dans une spirale infernale, Jackie et Lou vont devoir se battre pour échapper aux griffes de ce père givré…

 L’Amérique profonde des années 80 réinventée par la réalisatrice britannique Rose Glass est un bijou de fantasme de cinéphile. Stylisée à l’extrême, avec sa poussière ocre, ses lumières bleues en halo qui traversent les persiennes, on y retrouve avec gourmandise tous les archétypes du thriller érotico-sanglant hollywoodien des années Reagan – mais détournés dans une veine queer joyeusement décomplexée et vengeresse. Toxicité, emprise, chantage, violence conjugales… Love lies bleeding fait un sort à l’image lissée du bonheur familial made in USA. Rose Glass pose sur les corps, le désir, les affres de la chair, les pulsions de violence un regard tantôt sérieux (dans ses échappées loufoques), tantôt narquois (pour filmer les situations les plus réalistes). Sans être outrageusement gore, le film dénote une sincère fascination pour les corps nus, caressés ou violentés, moites et sanguinolents. Cette esthétique hyper étudiée est mise au service d’un récit haletant, mené par des héroïnes qui se révèlent de plus en plus attachantes au fur et à mesure que l’intrigue les enferme dans les méandres inextricables de ses machinations. À la fois furieusement moderne et agréablement vintage, relevé d’un humour décapant, Love lies bleeding nous laisse pantelant et ravi.

Jeudi 4 juillet 2024 – 22h30 – La Passerelle – Durée : 1h45 – VOST – Interdit < 12 ans

Sans jamais nous connaitre (VO)

Film britannico-américain de Andrew Haigh avec Andrew Scott, Paul Mescal, Claire Foy, Jamie Bell

À Londres, Adam vit dans une tour où la plupart des appartements sont inoccupés. Une nuit, la monotonie de son quotidien est interrompue par sa rencontre avec un mystérieux voisin, Harry. Alors que les deux hommes se rapprochent, Adam est assailli par des souvenirs de son passé et retourne dans la ville de banlieue où il a grandi. Arrivé devant sa maison d’enfance, il découvre que ses parents occupent les lieux, et semblent avoir le même âge que le jour de leur mort, il y a plus de 30 ans.

 Sans jamais nous connaître parle de malaise et de mal-être jusqu’à être très dur, mais il le fait avec élégance : le film n’est jamais cruel envers ses personnages ou envers le public. Les sentiments débordent comme dans le choix de chansons particulièrement expressives, du mélodrame absolu de Frankie Goes to Hollywood (The Power of love) à l’explosion sentimentale des Pet Shop Boys (Always on my mind). Le choix d’artistes et de voix queer n’est pas anodin et souligne cette émotion directe procurée par une chanson pop… Les vieilles chansons queer sont elles aussi des fantômes qui enveloppent Adam. C’est une étreinte étrange, rappelant celle qui unit les personnages de Mysterious skin (Gregg Araki, 2004), autre grand film sur le trauma queer qu’Andrew Haigh cite ici le temps d’un plan marquant. Ample et ambitieux, ce film est une merveille qui, simultanément, console et brise le cœur.

Jeudi 4 juillet 2024 – 20h – La Passerelle – durée : 1h45 – VOST

Juliette au printemps

Film français de Blandine Lenoir avec Izïa Higelin, Sophie Guillemin, J-Pierre Darroussin, Noémie Lvovsky, Eric Caravaca, Liliane Rovère

Juliette est fatiguée. Marre de son train-train quotidien. Un peu marre de sa vie aussi. Juliette sort d’une dépression qui la laissée KO. Faire une visite à sa famille pour se ressourcer ? Quelle bonne idée ! Quoique… Entre un père lunaire, une mère artiste complètement folle de son nouveau mec, une grand-mère aux portes d’Alzheimer qu’il faut surveiller comme le lait sur le feu et une sœur accaparée par son taf, ses deux marmots, son mari et son amant, pas sûr que ce soit le meilleur plan pour se reposer. Mais bon, Juliette y croit. Elle en profitera pour essayer de dormir, un peu, et pour dessiner, beaucoup, son père notamment, entouré de trois enfants, à la limite de l’obsession. Parce que c’est son métier, dessinatrice de livres pour enfants. Et avec cette dépression, l’inspiration était partie voir ailleurs.

Blandine Lenoir montre dans ses films une capacité étonnante à traiter des sujets tabous ou durs avec douceur. Après la ménopause dans Aurore (2017), puis l’avortement dans Annie colère (2022), elle revient ici avec une comédie douce amère sur la dépression, autour d’une famille aussi fantasque qu’attachante. La bataille des femmes qu’elle nous a si bien narrée dans Annie colère n’est pas si loin dans Juliette au printemps, à une échelle certes plus intime, plus discrète, mais c’est bien l’indépendance et la liberté que les trois générations de femmes présentes veulent obtenir. Les hommes n’en tiennent pas moins une place importante, même s’ils sont taiseux et maladroits, à l’instar du géant Pollux que Juliette va croiser sur sa route et qui sera d’un grand réconfort. Le scénario est ciselé, l’ambiance est riche et changeante, au gré des humeurs et des sentiments, tantôt chaleureuse et émouvante, tantôt burlesque et poétique. L’interprétation est remarquable. On quitte la salle avec un sentiment de tendresse pour toutes et tous ces humains fragiles qui nous ressemblent. 

Mercredi 3 juillet 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h36

Sleep (VO)

Film d’épouvante sud-coréen de Jason Yu avec Yu-mi Jeong, Sun-kyun Lee, Kim Kum-Soon

La vie d’un jeune couple est bouleversée quand le mari devient somnambule et se transforme en quelqu’un d’autre la nuit tombée. Sa femme, submergée par la peur qu’il fasse du mal à leur nouveau-né, ne trouve alors plus le sommeil….

 “Sleep est d’une efficacité redoutable. Définitivement fantastique et pas du tout horrifique, le film distille un suspens savamment dosé qui fait passer le spectateur de l’effroi au rire en un clin d’œil. Nous sommes évidemment aux abois comme devant tout bon film de ce genre qui se respecte, et par moment le film bascule dans l’humour, relâchant la tension aussi vite qu’elle est apparue. Il faut avouer que c’est assez jubilatoire !”
Sleep a reçu le Grand Prix 2024 du Festival international du film fantastique de Gérardmer.

Mardi 2 juillet 2024 – 22h30 – La Passerelle – durée : 1h35 – VOST – Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Le Repli – Avant-Première !

Documentaire français de Joseph Paris

Yasser est militant des droits de l’homme. Joseph est cinéaste. Ils interrogent, des années 80 à aujourd’hui, le phénomène du repli identitaire en France, la montée du racisme et les restrictions des libertés. Ils délivrent la parole qu’on ne veut pas entendre, en décortiquant le discours médiatique et politique, confrontant l’actualité aux archives. Pourquoi nos libertés ne cessent-elles de reculer ?

“Un film-outil passionnant, d’une intelligence et d’une clarté rares. Ce qui semblait enchevêtré, indiscernable et insoluble, apparaît clairement, intelligible, d’une imparable logique. Ça ne donne évidemment pas clé en main de solution magique pour sortir de ce merdier, mais tout est là, sous nos yeux, proprement étalé et mis au jour. Prêt à servir.”
Le Repli sortira en octobre prochain dans les salles, l’équipe Cinémolette est bien contente de pouvoir le proposer sans plus attendre !

Mardi 2 juillet 2024 – 20h – La Passerelle – durée : 1h33 – Avant-Première !

Fainéant·es

Film français de Karim Dridi
avec Faddo Jullian, .jU., Odette Simoneau

Nina et Djoul, copines inséparables, sont expulsées de leur squat. Elles reprennent alors la route à bord de leur vieux camion avec une soif de liberté et une seule obsession : faire la fête. Rencontres impromptues, travail saisonnier, concerts, joyeuses subversions, quelques galères mais surtout beaucoup d’aventures rythment désormais la vie nomade de ces deux amies.

Dans la lignée du Sans toit ni loi d’Agnès Varda et de son inoubliable personnage de jeune fille errante incarnée par Sandrine Bonnaire, Karim Dridi dresse le portrait naturaliste de ces deux femmes sans édulcorer la dureté et la précarité de leur vie, leurs addictions, les nécessités de la survie qui les poussent parfois à voler leurs prochains qui partagent pourtant leur vie en marge. Il donne aussi à voir le formidable élan de liberté qui les porte vers la prochaine étape de leur voyage permanent, réservant parfois des séparations douloureuses comme dans cette très belle scène en haut des escaliers de la gare Saint-Charles à Marseille, ou ponctuant le récit de retours en arrière tel celui, magnifique, qui montre les retrouvailles entre l’irréductible Djoul et son père. On est emballé par les superbes moments de liesse collective, comme quand le groupe de punks décident d’organiser une ultime fête pour leur compagnon très malade, en dépit des risques encourus avec la police. Comme toujours chez Dridi, la vie est pleine de dangers, mais c’est le prix de la liberté…

Vendredi 28 juin 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h43

État limite

Documentaire français de Nicolas Peduzzi

Hôpital Beaujon, Clichy. Au mépris des impératifs de rendement et du manque de moyens qui rongent l’hôpital public, Jamal Abdel Kader, seul psychiatre de l’établissement, s’efforce de rendre à ses patients l’humanité qu’on leur refuse. Mais comment bien soigner dans une institution malade ?

État limite du service psychiatrique lui-même : un seul médecin psychiatre, secondé par quelques internes et aides-soignants en nombre (très) insuffisant. État limite de l’hôpital public tout entier – pieds nus qui débordent de brancards serrés les uns contre les autres dans une salle d’attente. État limite, enfin, des soignants, et en premier lieu du docteur Abdel-Kader, 34 ans, hors norme, qu’on ne quittera jamais ou presque pendant une heure quarante.
Jamal Abdel-Kader tente de mettre de la réflexion dans un monde, l’hôpital, qui n’a plus sa raison. Il met des mots, précis et soigneux, quand un système lui jette des chiffres à la gueule. Alors qu’en France la santé mentale, en particulier des jeunes, se dégrade terriblement, ce qu’État limite donne à voir du peu de moyens donnés à la psychiatrie est une tragédie. « Ces jeunes qu’on accompagne, on doit les empêcher de se buter. Ils sont en lutte permanente contre la mort. » Lui aussi, et ne gagne pas toujours.

Mardi 18 juin 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h42

Reines (VO)

Film franco-marocain de Yasmine Benkiran
avec Nisrin Erradi, Nisrine Benchara, Rayhan Guaran

Casablanca, Maroc. Zineb s’évade de prison pour sauver sa fille de la garde de l’État. Mais les choses se compliquent rapidement lorsqu’elle prend en otage la conductrice d’un camion, Asma. La police aux trousses, les trois femmes se lancent dans une cavale dangereuse à travers l’Atlas, ses roches rouges et ses déserts brûlants…

Il y a du rythme et de l’inventivité dans les péripéties que Yasmine Benkiran a imaginées au fil du voyage rocambolesque de ses héroïnes diablement attachantes. Cette énergie associée au remarquable travail sur la lumière de Pierre Aïm (…) permet de faire entendre une voix singulière dans le cinéma marocain avec cette manière éminemment ludique d’embrasser des questions sociétales essentielles.

Vendredi 7 juin 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h23

Knit’s island, l’île sans fin (VO)

Documentaire de Ekiem Barbier, Guilhem Causse, Quentin L’helgoualc’h

Quelque part sur internet existe un espace de 250 km² dans lequel des individus se regroupent en communauté pour simuler une fiction survivaliste. Sous les traits d’avatars, une équipe de tournage pénètre ce lieu et entre en contact avec des joueurs. Qui sont ces habitants ? Sont-ils réellement en train de jouer ?

Le dispositif de Knit’s Island est hors normes. Knit’s Island a été conçu à partir de captures d’images d’un simulateur de survie, un jeu vidéo créé il y a une dizaine d’années, DayZ. Les joueuses et joueurs, de par le monde, se retrouvent en ligne et déambulent dans un univers post-apocalyptique. À travers leurs avatars, les cinéastes vont à la rencontre des participants pour les interroger.
En résulte un documentaire animé qui mêle, comme on l’a rarement vu, cinéma et jeu vidéo – et nous plonge en immersion dans un univers vertigineux. Nous sommes dans le jeu, face aux situations que rencontrent les cinéastes. Celles-ci peuvent être ubuesques, violentes ou inquiétantes, la dimension réaliste des décors tranche avec les mouvements encore un peu raides et grotesques des avatars. Tout en racontant une immersion intense (certains jouent parfois depuis une dizaine d’années), le film aborde avec intelligence la frontière entre le réel et le virtuel. Oui, c’est un lieu de fiction pour la plupart des personnes interrogées, même si certaines sont conscientes du risque de s’y perdre. Il y a un recul, une lucidité sur cet effet de VR (réalité virtuelle). Mais ce qu’on y ressent est bel et bien réel.

Mardi 28 mai 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h35

Le mal n’existe pas (VO)

Film japonais de Ryūsuke Hamaguchi,
avec Hitoshi Omika, Ryo Nishikawa, Ryûji Kosaka

Takumi et sa fille Hana vivent dans le village de Mizubiki, près de Tokyo. Comme leurs aînés avant eux, ils mènent une vie modeste en harmonie avec leur environnement. Le projet de construction d’un « camping glamour » dans le parc naturel voisin, offrant aux citadins une échappatoire tout confort vers la nature, va mettre en danger l’équilibre écologique du site et affecter profondément la vie de Takumi et des villageois…

Le film se présente comme une fable écologiste opposant les habitants d’un petit village des hauteurs de la province de Tokyo à un projet touristique juteux menaçant l’équilibre naturel des lieux. Ce point de départ est en fait vite dépassé par l’ampleur du regard d’Hamaguchi, qui parvient à en faire une réflexion globale sur nos rapports à la nature et aux autres
Au centre du récit se trouve l’inoubliable personnage de Takumi, modeste homme à tout faire de la petite communauté et fin connaisseur de la région : cet amateur taciturne de la nature va littéralement transcender les enjeux du conflit pour les amener peu à peu à un point d’orgue saisissant, sorte de fusion radicale entre humanisme et engagement environnemental. Si bien que la vision du film provoque quelque chose de très surprenant par sa façon singulière de traiter une situation somme toute prosaïque, pour l’élever à un niveau d’exigence aussi inattendue qu’essentielle.

Vendredi 24 mai 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h46

Medea (VO)

Film chinois de Su Xiaogang, Drama Studio, en partenariat avec le Studio D5 / MaiOui Danse Arts

Selon la Poétique d’Aristote, l’histoire relate le passé, alors que l’épopée nous conte ce qui aurait dû se passer.
Médée et Cui Shuqin partagent un même destin à la différence près que l’une tient du mythe et l’autre d’une aventure épique. Cui Shuqin est née à Pingliang dans la province chinoise du Gansu. Si Médée – trahie par son mari – a décidé de se venger, Cui Shuqin a fait le choix de transformer sa propre existence guidée par de véritables efforts sur elle-même, au gré d’expériences inédites et tumultueuses.

Ce film est projeté dans le cadre d’une carte blanche au Studio D5 : l’artiste chorégraphe chinois Dai Jian inaugure du 8 au 12 mai le studio de danse de l’ancienne usine de tissage Perrier, studio désormais renommé Studio D5.
À cette occasion, il souhaite partager avec le public sa danse mais aussi plus largement son univers artistique contemporain, dans lequel l’art se nourrit de la nature et de l’environnement. Il a choisi une œuvre dramatique environnementale de son pays natal, réalisée par l’artiste Su Xiaogang, qui fait écho au projet de Studio D5 dans cette inauguration : réagir à son environnement pour laisser la création émerger, s’inspirer de la nature pour exprimer la profondeur de l’humanité.

Le réalisateur, Su Xiaogang, est acteur, directeur de théâtre indépendant au Théâtre national de Chine, membre de l’Association des dramaturges chinois, président de l’Association de développement de l’espace d’art dramatique de Pékin, fondateur du programme d’invitation au 123 théâtre, fondateur et directeur artistique du théâtre Alliance.

Vendredi 10 mai 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 35 min – à partir de 16 ans – participation libre – VO chinoise sous-titrée français – La projection sera accompagnée d’une performance musicale et suivie d’un échange avec l’équipe artistique tout droit venue de Chine !

Los delincuentes (VO)

Thriller argentin de Rodrigo Moreno,
avec Daniel Elias, Esteban Bigliardi, Margarita Molfino

Román et Morán, deux modestes employés de banque de Buenos Aires, sont piégés par la routine. Morán met en oeuvre un projet fou : voler au coffre une somme équivalente à leurs vies de salaires. Désormais délinquants, leurs destins sont liés. Au gré de leur cavale et des rencontres, chacun à sa manière emprunte une voie nouvelle vers la liberté.

Vendredi 3 mai 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 3h10

La mère de tous les mensonges (VO)

Documentaire marocain qatari saoudien égyptien de Asmae El Moudir

Casablanca. La jeune cinéaste Asmae El Moudir cherche à démêler les mensonges qui se transmettent dans sa famille. Grâce à une maquette du quartier de son enfance et à des figurines de chacun de ses proches, elle rejoue sa propre histoire. C’est alors que les blessures de tout un peuple émergent et que l’Histoire oubliée du Maroc se révèle.

Mardi 23 avril 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h37

L’antilope d’or, la renarde et le lièvre

2 courts-métrages d’animation soviétiques de Lev Atamanov et Yuri Norstein, avec la voix de Damien Bonnard

Après le succès du Petit hérisson, un nouveau programme somptueux et envoûtant en papier découpé et dessin animé. De la taïga à la jungle, deux magnifiques incarnations de la force de l’amitié face à l’adversité à savourer dès 3 ans.

– La Renarde et le lièvre d’Yuri Norstein (1973, 12′)
À l’arrivée du printemps, la renarde jette le lièvre hors de chez lui et s’installe dans sa maison. Tour à tour, le loup, l’ours, le taureau et le coq vont tenter de l’aider. Mais la renarde n’est pas si facile à déloger !

– L’Antilope d’or de Lev Atamanov (1954, 31′) :
Au temps des Mille et Une Nuits, un maharaja avide poursuit une antilope dont les sabots produisent des pièces en or. Il capture son ami, un petit garçon, en espérant qu’il le mène à l’animal magique.

Samedi 20 avril 2024 – 10h30 – La Passerelle – durée : 43 min – à partir de 3 ans

The Sweet East (VO)

Film américain de Sean Price Williams,
avec Talia Ryder, Simon Rex, Earl Cave

Lillian, jeune lycéenne, fugue durant un voyage sco­laire. Au fil de ses rencontres, elle découvre un monde insoupçonné. Les fractures mentales, sociales et politiques des États-Unis, filmées comme un conte de fée ou une variation d’Alice au pays des merveilles.

Vendredi 19 avril 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h44

Scandaleusement vôtre (VO)

Comédie thriller de Thea Sharrock, avec Olivia Colman, Jessie Buckley, Anjana Vasan

Littlehampton, 1920. Lorsque Edith Swan commence à recevoir des lettres anonymes truffées d’injures, Rose Gooding, sa voisine irlandaise à l’esprit libre et au langage fleuri, est rapidement accusée des crimes. Toute la petite ville, concernée par cette affaire, s’en mêle. L’officière de police Gladys Moss, rapidement suivie par les femmes de la ville, mène alors sa propre enquête : elles soupçonnent que quelque chose cloche et que Rose pourrait ne pas être la véritable coupable, victime des mœurs abusives de son époque…

Vendredi 5 avril 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h41

Daaaaaali !

Comédie française de Quentin Dupieux, avec Anaïs Demoustier, Gilles Lellouche, Edouard Baer

Une journaliste française rencontre Salvador Dali à plusieurs reprises pour un projet de documentaire.

Vendredi 5 avril 2024 – 19h – La Passerelle – durée : 1h18

Je vous salue salope : la misogynie au temps du numérique

Documentaire canadien de Lea Clermont-Dion et Guylaine Maroist

Sur 2 continents, 4 femmes sont victimes de cyberviolences extrêmes : Marion Séclin, comédienne et youtubeuse française, Laura Boldrini, présidente du parlement italien, Kiah Morris, représentante démocrate américaine, ainsi que Laurence Gratton, jeune enseignante québécoise. Abandonnées par les forces de l’ordre, la classe politique et les géants du web qui engrangent des milliards avec la haine, elles décident de se battre et de ne plus se taire.

Mardi 26 mars 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h20 – Tarif unique 4€ – Carte blanche de cinémolette aux « soirées féministes du 26 » portées par l’association Mûe – Projection suivie d’un échange

La tête froide

Film français de Stéphane Marchetti,
avec Florence Loiret-Caille, Saabo Balde, Jonathan Couzinié

Dans les Alpes enneigées, en plein hiver. Pour boucler ses fins de mois, Marie, 45 ans, trafique des cartouches de cigarettes entre la France et l’Italie avec l’aide de son amant Alex, policier aux frontières. Lorsqu’elle rencontre Souleymane, jeune réfugié, prêt à tout pour rejoindre sa petite sœur, elle s’embarque dans un engrenage bien plus dangereux qu’elle ne l’avait imaginé.

Vendredi 22 mars 2024 – 21h – La Passerelle – durée : 1h32 – Soirée « L’après Festival du Premier Film d’Annonay », offre spéciale pour les 2 films : 10€ et une grignotte offert entre les 2 films.

Si seulement je pouvais hiberner (VO)

Film mongole français suisse qatari de Zoljargal Purevdash,
avec Battsooj Uurtsaikh, Nominjiguur Tsend, Tuguldur Batsaikhan

Ulzii, un adolescent d’un quartier défavorisé d’Oulan-Bator, est déterminé à gagner un concours de sciences pour obtenir une bourse d’étude. Sa mère, illettrée, trouve un emploi à la campagne les abandonnant lui, son frère et sa sœur, en dépit de la dureté de l’hiver. Déchiré entre la nécessité de s’occuper de sa fratrie et sa volonté d’étudier pour le concours, Ulzii n’a pas le choix : il doit accepter de se mettre en danger pour subvenir aux besoins de sa famille.

Vendredi 22 mars 2024 – 18h30 – La Passerelle – durée : 1h38 – Soirée « L’après Festival du Premier Film d’Annonay », offre spéciale pour les 2 films : 10€ et une grignotte offert entre les 2 films.

Bye bye Tibériade

Documentaire (France, Belgique, Qatar, Palestine) de Lina Soualem, avec Hiam Abbass

Hiam Abbass a quitté son village palestinien pour réaliser son rêve de devenir actrice en Europe, laissant derrière elle sa mère, sa grand-mère et ses sept sœurs. Trente ans plus tard, sa fille Lina, réalisatrice, retourne avec elle sur les traces des lieux disparus et des mémoires dispersées de quatre générations de femmes palestiniennes. Véritable tissage d’images du présent et d’archives familiales et historiques, le film devient l’exploration de la transmission de mémoire, de lieux, de féminité, de résistance, dans la vie de femmes qui ont appris à tout quitter et à tout recommencer.

Mardi 19 mars 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h22 – Festival Palestine en vue

Les petits singuliers

4 courts métrages d’animation qui célèbrent la singularité à travers des personnages uniques et captivants, dont les récits aideront les enfants à se construire un modèle d’acceptation et d’empathie.

  • Laïka et Nemo de Jan Gadermann (Allemagne, 2022, 15′) : Nemo est différent. Il habite dans le phare d’une ville de bord de mer et est le seul à porter un scaphandre. Un jour, il rencontre Laïka, une astronaute qui lui ressemble…
  • Au bonheur de Paolo de Thorsten Droessler, Manuel Schroeder (Allemagne, République tchèque, Suisse, 2021, 14′) : Paolo est heureux – parce qu’il peut pleurer et de ses larmes naissent de magnifiques fleurs. Lorsque les habitants de la ville découvrent cet étrange pouvoir, ils veulent cueillir le bonheur de Paolo…
  • Le garçon et l’éléphant de Sonia Gerbeaud (France, 2022, 7′) : Dans une classe, l’arrivée d’un nouveau à tête d’éléphant déclenche moqueries et sarcasmes. Pourtant, un des élèves semble captivé et troublé par ce nouveau camarade.
  • À la bonne place ! de Meinardas Valkevičius (Lituanie 2021, 11′) : Patrick vit dans un foyer. Il espère qu’un jour une famille le prendra sous son aile. Un à un, les autres enfants finissent par être adoptés par des gens qui leur ressemblent, sauf lui. Alors Patrick attend et rêve de prendre son envol…

Samedi 9 mars 2024 – 10h30 – La Passerelle – durée : 47min – à partir de 6 ans

L’étoile filante

Comédie franco-belge de Dominique Abel et Fiona Gordon, avec Fiona Gordon, Dominique Abel, Kaori Ito

Bruxelles, aujourd’hui. Boris, barman, vit dans la clandestinité depuis 35 ans, à la suite de son implication dans un attentat qui a mal tourné. Son passé refait surface quand une victime le retrouve et veut se venger. L’apparition de Dom, homme dépressif qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Boris, fournit à l’ex- activiste le moyen parfait pour échapper à la vengeance. Boris et sa compagne, Kayoko, épaulés par leur portier, Tim, tissent une toile funeste autour de Dom. Ils ignorent l’existence de son ex-femme, Fiona, détective privée…

Vendredi 8 mars 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h38

Pierre, feuille, pistolet (VO)

Documentaire français ukrainien polonais de Maciek Hamela

Un van polonais sillonne les routes d’Ukraine. A son bord, Maciek Hamela évacue des habitants qui fuient leur pays depuis l’invasion russe. Le véhicule devient alors un refuge éphémère, une zone de confiance et de confidences pour des gens qui laissent tout derrière eux et n’ont plus qu’un seul objectif : retrouver une possibilité de vie pour eux et leurs enfants.

Mardi 27 février 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 1h24

They shot the piano player (VO)

Film d’animation musical multi-nationalités (Espagne, France, Portugal, Pérou, Pays-Bas) de Fernando Trueba et Javier Mariscal

Un journaliste de musique new-yorkais mène l’enquête sur la disparition, à la veille du coup d’État en Argentine, de Francisco Tenório Jr, pianiste brésilien virtuose. Tout en célébrant le jazz et la Bossa Nova, le film capture une période éphémère de liberté créatrice, à un tournant de l’histoire de l’Amérique Latine dans les années 60 et 70, juste avant que le continent ne tombe sous le joug des régimes totalitaires.

Dimanche 25 février 2024 – 17h – La Passerelle – durée : 1h43

Iron claw (VO)

Film américano-britannique de Sean Durkin,
avec Zac Efron, Harris Dickinson, Jeremy Allen White

Les inséparables frères Von Erich ont marqué l’histoire du catch professionnel du début des années 80. Entrainés de main de fer par un père tyrannique, ils vont devoir se battre sur le ring et dans leur vie. Entre triomphes et tragédies, cette nouvelle pépite produite par A24 est inspirée de leur propre histoire.

Vendredi 16 février 2024 – 20h30 – La Passerelle – durée : 2h13