Prochainement à Cinémolette

Cinémolette, un cinéma de village animé et proposé par des cinéphiles bénévoles de St-Julien-Molin-Molette. Les séances ont lieu dans la salle municipale La Passerelle.

  • Nino

    Vendredi 24 octobre 2025 – 21h

    Film français de Pauline Loquès avec Théodore Pellerin, William Lebghil, Salomé Dewaels

    Durée : 1h36

    Nino est de la famille des taiseux, de ceux qui préfèrent rester en retrait et regarder de loin le monde. Dans trois jours, Nino devra affronter une grande épreuve. D’ici là, les médecins lui ont confié deux missions. Deux impératifs qui vont mener le jeune homme à travers Paris, le pousser à refaire corps avec les autres et avec lui-même.

    Tout ce périple se fait dans un entre-deux, un temps mort dans lequel surgit la vie… On y croise avec Nino toute une galerie de personnages, superbement écrits ou esquissés au fil de rencontres éphémères, qui dessine une humanité touchante, faillible, maladroite. Enfermé dehors, au propre comme au figuré, le garçon se confronte à une ville mouvante et profuse, où de nombreuses silhouettes crient silencieusement leur solitude. Avant de prendre soin de lui, il s’agit donc d’en sauver quelques autres, confirmant ainsi le portrait que sa mère faisait de lui à sa naissance : « on aurait dit que tu voyais tout mais que tu regardais rien. » La réalisatrice confie avoir eu un coup de foudre pour ce personnage qui émergeait au fil de son écriture, et c’est exactement ce qui s’impose aux spectateur·ices. Dans ce portrait en actes, cahotant et fragile, une tendresse profonde se construit pour ce jeune homme obligé de composer avec plus grand que lui. Le jeune acteur québécois, Théodore Pellerin, dans le rôle-titre, crève littéralement l’écran.

  • Axomama, une histoire de pomme de terre

    Dimanche 26 octobre 2025 – 16h

    Film suivi d’un échange avec le réalisateur et d’une dégustation de diverses tartes ou autres recettes à la pomme de terre !

    Documentaire français de Jean-Louis Gonterre

    Durée : 1h17

    Invité officiellement à Ténérife pour la célébration des 500 ans de l’arrivée de la pomme de terre en Europe, ce documentaire offre à la fois une lecture historique et un regard scientifique sur ce tubercule. Il rend hommage aux femmes et aux hommes qui, pendant des siècles, ont pris soin de leurs terres, de la biodiversité végétale et d’un patrimoine culturel unique. « Oui, la pomme de terre est le trésor des Andes et de toute l’humanité ». Ce film nous montre l’Amérique latine à travers la découverte de la pomme de terre, des hauts plateaux péruviens aux régions irlandaises en passant par Tenerife, la Belgique et la France. Voici une histoire de la mondialisation sous un angle original et servie par des images d’une grande beauté, sans oublier la magnifique création musicale de Nathanaël Bergèse.

  • Un simple accident

    Vendredi 7 novembre 2025 – 20h30

    Film franco-luxo-iranie de Jafar Panahi avec Vahid Mobasseri, Maryam Afshari, Ebrahim Azizi

    Durée : 1h44 – en VOST

    Iran, de nos jours. Un homme croise par hasard celui qu’il croit être son ancien tortionnaire. Mais face à ce père de famille qui nie farouchement avoir été son bourreau, le doute s’installe.

    Tourné clandestinement près de Téhéran, au nez et à la barbe des censeurs, typique du cinéma « embarqué » de Jafar Panahi, l’éternel opposant qui sait comme personne enfermer les tensions d’une société dans le huis clos d’un véhicule en mouvement, le film roule à tombeau ouvert sur les routes d’un pays écorché… C’est un thriller d’une efficacité imparable, un formidable portrait choral, ainsi qu’une charge à la fois brutale et burlesque contre le pouvoir. Une réussite totale, totalement emballante, qui mérite instantanément tous les enthousiasmes, toutes les palmes, tous les tubas, toutes les récompenses possibles – et par-dessus tout la ferveur du public le plus large. Ce « simple accident » prouve, une fois de plus, à quel point Jafar Panahi est un cinéaste politique essentiel. Ce film a obtenu la Palme d’or au 78e Festival de Cannes.

  • Put your soul on your hand and walk (VO)

    Dimanche 23 novembre 2025 – 15h

    Cette séance s’inscrit dans le Festival du cinéma solidaire du Pilat. Film suivi d’un échange et accompagné d’un stand de l’AFPS (Association France Palestine Solidarité), en présence aussi de membres de BDS (Boycott Désinvestissement et Sanctions) St-Etienne et de l’UJFP (Union Juive Française pour la Paix).

    Documentaire de Sepideh Farsi avec Fatma Hassona (France, Palestine, Iran)

    Durée : 1h50 – en VOST

    « Put your soul on your hand and walk est ma réponse en tant que cinéaste, aux massacres en cours des Palestiniens. Un miracle a eu lieu lorsque j’ai trouvé Fatem Hassona, présentée à moi par un ami palestinien. Depuis, elle m’a prêté ses yeux pour voir Gaza où elle résistait en documentant la guerre, et moi, je suis devenue un lien entre elle et le reste du monde, depuis sa « prison de Gaza » comme elle le disait. Nous avons maintenu cette ligne de vie pendant plus de 200 jours. Les bouts de pixels et sons que l’on a échangé, sont devenu le film que vous voyez. L’assassinat de Fatem le 16 avril 2025 suite à une attaque israélienne sur sa maison en change à jamais le sens. »

    À l’image, sur l’écran filmé d’un téléphone, un visage. Celui de Fatem, photographe habitante de Gaza, avec qui la réalisatrice initie un dialogue puis une véritable relation d’amitié par visio interposée. La communication est fragile ; suspendus aux aléas du réseau et des bombardements israéliens, on redoute à chaque appel qu’il ne soit le dernier.  À travers le son des projectiles qui habitent le hors-champ, les ruines et les décombres qui peuplent les photographies de Fatem, l’horreur de la guerre s’impose. Ce visage, on le voit changer, se creuser sous l’inquiétude, la fatigue ou le désarroi. Pourtant, on en garde avant tout la lumière, celle que la générosité de cette femme nous donne par son sourire, laissant primer la joie momentanée du partage, de l’échange et de l’évasion qu’ils procurent, sur la destruction qui l’entoure. À Sepideh, cinéaste iranienne en tournée à travers le monde, condamnée à ne jamais revoir Téhéran, Fatem, enfermée entre quelques pans de murs, confie ses photographies, ses poèmes et ses chansons, pour témoigner des souffrances et de la force de son peuple. Car elle aussi résiste en créant et oppose à l’ordre tragique du monde l’imagination poétique. Le cinéma advient ici de la rencontre entre deux femmes, qui, surmontant les frontières qui les séparent, construisent un monde nouveau : celui d’une sororité qui se loge dans l’image pour célébrer la beauté du lien et de l’attention à l’autre. Ainsi, les mots, les images, parfois le rire de Fatem, nous parviennent, parole rare, frêle miracle étincelant d’humanité et de courage.